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Compter, montrer, et connaitre

The Guardian  - 2/10/2021

 Cette semaine, le Guardian donne une large place aux féminicides, sur les réseaux sociaux, et dans ses articles en choisissant de publier les photos des 81 femmes assassinées ces 28 dernières semaines pour la simple (et mauvaise) raison qu'elles sont des femmes. 

Vingt huit semaines. C'est 7 mois. C'est trois femmes par semaine. Presque une tous les deux jours.
La publication de leurs photos donne visages à cette réalité, la rend encore plus intolérable que le seul nombre.

En France, le décompte des féminicides est tenu par Noustoutes.org , et notre chiffre au 5 octobre est de 90 femmes tuées par leur conjoint ou leur ex-conjoint depuis le début de l'année. 
Pas mieux. Triste score.

Nos journaux titrent ces jours-ci sur la pédocriminalité au sein l'Eglise catholique (E majuscule pour l'institution, pas pour la révérence). Ce n'est pas un sujet qui surclasse l'autre. 
C'est le MEME sujet.
C'est le même, n'en doutons pas, celui d'une histoire de domination, des plus faibles, les femmes et les enfants. C'est l'histoire du dominant qui s'accorde le droit de les utiliser comme "objet sexuel" (sic Dorothée Dussy, le berceau de dominations) ou de les tuer. 

Ce qui reste désespérant à mes yeux, c'est que malgré la Une du Monde, la couverture du sujet par le Guardian, l'ampleur de MeToo, les livres publiés, le travail des associations, des différentes commissions ...etc,  on semble (re)découvrir l'ampleur du phénomène à chaque fois, au lieu d'agir. 
On évoque la libération de la parole, mais ce sont les oreilles qui sont fermées, ce sont les mains qui sont liées. 
Le phénomène sidère.
Il sidère parce qu'on connait toutes et tous des victimes autour de nous.
Et donc des agresseurs : des hommes qui tapent leurs femmes, des hommes qui violent des enfants. 
Des hommes car dans 98% des cas ce sont des hommes.
On les connait, ils sont dans notre entourage,  on les connait car dans 9 cas sur 10, l'agresseur est dans l'entourage proche de la victime.



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