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Articles

Affichage des articles du 2025

Et hop, c'est fini!

détail d'une tapisserie Jean Lurçat à Angers C'est déja fini. Plié, vite fait.  Accepté, refusé les autres, inscrit dans la foulée. Parcours Sup terminé.  A vie, puisque c'est le dernier iAdo de la fratrie.  Je n'ai rien à dire sur Parcours Sup. Si difficulté il y avait, elle n'était pas là, pas avec Parocurs Sup pour nous. Elle était avant, choisir, se décider, se préparer, concilier bulletins, CV et lettre de motivation puis un entretien, le moment qui sélectionne in fine . A 17 ans.  Quand on a peu vécu, peu d'expérience et que surtout on ne sait pas les mettre en perspective. Ce n'est pas une école d'ingénieur qui récrute sur les notes, les bulletins, l'aptitude à être constant dans la durée. C'est une sélection qui se joue sur la relation établie avec la personne en entretien, sur la congruence entre la lettre de motivation, ce que tu dégages et ce que tu racontes.  C'est un entretien de recrutement à 17 ans où se joue le reste de la vie...

La course est un plaisir solitaire

Paysage de Gabriele Munter, dans lequel j'aurai envie de courir  L'année scolaire se termine et force est de constater que j'ai été assidue à l'entrainement.  Pas forcement aux entrainements.  J'ai couru dans le noir, dans le froid, sous la pluie. J'ai loupé peu de séances, celles que j'ai loupées étaient des cas de force majeure.  J'ai un peu triché. Pas avec l'entrainement mais avec les séances .  L'année avançant, j'y suis souvent allée à J+1 plutôt que le soir avec le club et tous les autres. J'ai parfois couru mes tours de piste le mercredi matin au lieu du mardi soir et le vendredi matin au lieu du jeudi. J'ai mis quelques mois à m'autoriser à le faire en dehors des cas de force majeure (pluie, retards, déplacements). Je l'ai réalisé un soir où je me faisais vraiment violence à y aller, que je pouvais décider de ne pas y aller et de reporter au lendemain matin. Une bouffée d'air qui me permettait de zapper la séance ...

Plus de mères moins de bières

Notre pub-hotel dans l'Essex Que peut on attendre d'un mariage qui commence à la bière juste après la cérémonie des voeux, dès 14h30? Le pire et le meilleur. Nous n'avons pas eu le pire. Juste beaucoup de bières. Un curieux mélange d'Australiens (le marié) venus en force de down under et d'Anglais (la mariée), quelques Canadiens, a couple of irish people , et deux français, nous.  Nous avons une longue histoire de retards aux mariages, de louper les débuts, à une exception près ces dernières années. Nous avons loupé la mairie à Rouen, l'église à Gentilly, et une fois très ancienne, nous nous sommes trompés de plusieurs heures sur le timing, arrivés au moment du repas.  Une longue habitude de s'habiller sur le parking et d'arriver en courant. Ce n'est pas aussi drôle que ça en l'air, seul Quatre mariage et un enterrement le transforme en comédie. Ce week-end, nous avions pris des marges, que l'agence de location de voiture nous a grignotées....

Quand on me demande comment ça va

Francesca Woodman @Tate Modern Vendredi, quelqu'un me demande si ça va.  Oui d'abord.  Puis non en fait.  En fait non, j'ai eu une drôle de semaine qui laisse un drôle de goût, une sensation désagréable, qui colle à la peau, qui préoccupe. Mon ciel n'est pas sans nuage, pop, pop des bulles remontent à la surface de ce qui n'est pas réglé. des unfinished business . La semaine avait mal commencé avec cette visioconférence en lieu et place de 27 choses plus agréables. Mais une fois terminée, c'était derrière moi, nous reste avec mon collègue à clore la mission, le shutdown process est en court, tout est sous contrôle, je peux me dire. Mardi j'ai enfin un signe de vie de ma cliente qui a annulé sa séance en mars et dont je n'ai plus de nouvelles depuis. Elle a disparu des radars : un message d'absence par mail, pas de retour de SMS, ni au appels directs. Pas de son, pas d'image. Mon inquiétude augmente avec le temps qui passe. Puis j'ai vu un fré...

27 choses plus agréables

@Tate Modern- London  Parfois c'est l'horreur. Pas souvent. Une fois par an, peut-être moins, pas beaucoup plus. Je compte les jours jusqu'à la fin, je compte les minutes avant de raccrocher. Et je me pose deux questions : qu'est-ce que j'aurai pu faire pour éviter ça? qu'est ce que j'en tire comme enseignement pour ne pas renouveler l'expérience ? Inutile de préciser : pas grand chose des réponses de l'une ou l'autre ne m'évite pas de retomber annuellement dans une situation merdique. Je parle d'une situation merdique avec un client, sur une mission qui ne se passe pas comme on voudrait, qui nous met à mal et qu'on vit mal. Les causes sont connues, diverses : la demande qui ne correspond pas au besoin, la précipitation qui ne permet pas l'exploration de la demande (encore moins du besoin), l'implicite dans lequel on se prend les pieds, notre envie de faire différemment... Les signes avant coureurs, souvent on les a. Les signa...

La neige en Nobel

Il neige dans Atsuko de Cosey En lisant Han Kang, je me suis demandée ce qui constituait un prix Nobel de littérature. Nous nous engageons dans une forêt dont je ne peux identifier les essences à cause de la neige et de l'obscurité. Le chemin s'infléchit, les pas d'Inseon dessinent un arc doux. La bougie vacille, la flamme monte et descend, traçant des lignes rouges dans l'air. Des signes indéchiffrables. Comme une flèche qui volerait lentement, vers l'infini. Han Kang - Impossibles adieux La lenteur. L'immersion. L'empathie. L'étrangeté. La beauté. La poésie. La sensation. Le malaise. La douceur. L'intimité. La douleur. Tout tricoté ensemble ; rien de cela. Il m'a été offert deux des livres de Han Kang, que j'ai lu quasiment à la suite. La végétarienne avec son lot d'étrangeté, de malaisance et de violence impose son lot d'effort à la lecture. J'ai du relire souvent, plusieurs fois certains passages, pas certaine de bien compre...

Une liste de trucs que j'aime

Fabienne Verdier @Domaine de Chaumont/Loire J'aime  la lumière qui rayonne de la porte ouverte du frigo dans le noir la pluie quand elle tombe sur le toit et la fumée qu'elle laisse au sol les bruits du soir quand le soleil se couche  le moment bleu entre chien et loup  J'aime le soleil qui hésite le matin l'ombre des branches qui tressaille sur le mur  la surpopulation d'oiseaux dans mon jardin  les fleurs qui s'y invitent, les graminées qui prolifèrent  le fantasme qu'un jour il ressemble à un champ J'aime  quand je me glisse dans mon lit le temps du petit-déjeuner qui s'étire ouvrir la porte de ma maison vide  la musique beaucoup trop fort ne rien faire sur mon banc rouge  J'aime le thé encore brûlant dans la tasse le pain à l'odeur de presque brûlé  l'amertume sous la langue  le livre qui a des traces de chocolat, de thé, de vin  les choses qui ont du goût et des couleurs  J'aime  ranger mes livres par couleur...

Une Gabriele si moderne

Autoportrait - Gabriele Münter Au moins trois expositions dédiées à des artistes femmes en ce moment. L'embarras du choix.  A Beaubourg, l'exposition Suzanne Valadon est complète plusieurs jours à l'avance.  Artemisia au Musée Jacquemart Andrée a encore des plages disponibles, pas les plus pratiques. Gabriele Münter a le mérite de la spontanéité. Aucune queue au Musée d'Art Moderne, aucun besoin d'acheter le gilet à l'avance.  Contrairement à ces premières lignes, cela n'a pas été mon critère de choix.  Le critère est le plus souvent la relation que j'ai le coup d'oeil, l'aperçu que je peux avoir avec une oeuvre, c'est a dire avec le dessin que j'aperçois sur l'affiche. C'est comme cela que je finis souvent par hasard dans des expositions d'artistes dont je n'ai jamais entendu parler.  Je suis guidée par l'émotion qui se dégage à l'aperçu d'une oeuvre (peu importe laquelle, je ne creuse pas avant d'y aller)...

Entre deux mères

Détail d'un tableau de Claire Trottignon Deux versions de la maternité que je lis presque en même temps, le premier issu d'un recueil de poèmes qui traine sur la table du salon et que je feuillette en me posant sur le canapé (ça pourrait devenir mon  Instagram), et l'autre dans l'ovni essai-poêtique qui m'a tenue quelques jours au petit déjeuner. Tu as du t'accommoder des nuits blanches, bercer les coliques et les cauchemars, apaiser la douleur. Tu as confondu l'aurore  avec les cernes, et les cernes avec l'envers du regard, tu as vu s'emmêler les couleurs de l'été, tu as délaissé les saules aux chevelures frêles pour les conifères. Tu es entrée dans le temps long des femmes qui veulent voir grandir leur enfant ; le consoler, le défendre, l'armer pour les petites et les grandes guerres. A vingt ans tu as fait le serment de vivre, vivre vieille, sans héroïsme, sans chemin précis à suivre, sans chercher à distinguer les zones d'ombres entre...

Et si c'était le bon moment

Donald Duck (pas Donald Trump) Un homme en chasse un autre. Dans la presse, dans l'actualité. La mort du Pape a chassé des unes les sorties de Trump. Mais il n'y aucune raison de s'inquiéter, ils ont chacun leur rubrique dédiée dans l'appli du Monde, avec une petite prédominance pour Trump qu'on peut retrouver dans Trump (à son nom) et dans Commerce (puis que c'est lui qui donne le ton). Petit aparté : pas de rubrique féminisme ni féminicide. Personne n'a échappé aux discours sur les tarifs douaniers, sur la guerre commerciale que lance les USA, sur la riposte de la Chine et sur tous ces experts qui crient à la catastrophe. Catastrophe sur la croissance.  Catastrophe sur le commerce. Catastrophe sur les emplois. Une entrepreneuse chinoise, au salon du commerce de Canton, se plaignait de ne plus vendre de voiturettes de golf aux USA, son prix passait de 4000$ à 9500$ avec les taxes, et n'étaient plus compétitives.  Des voiturettes de golf. On va pouvoir s...

Ce monde qui rétrécit

Réflexions @Gerardmer Je suis née à une époque où Le mur existait (il n'y en avait qu'un seul en ces temps-là), il y avait le Rideau de Fer, et on fantasmait, pas toujours positivement, sur ce il y avait derrière. Seul aperçu sur l'autre côté du mur était les Jeux Olympiques ou les rencontres sportives, les athlètes avaient DDR, ou USSR dans le dos de leur maillot. Les pays communistes n'étaient pas ouverts au monde, pas ouvert au tourisme, ce n'était pas une destination de vacances. J'étais curieuse. En l'espace de ma vie (de la mienne, mon échelle à moi), j'ai vu ces frontières tomber, le monde est devenu un immense territoire explorable, il était soudain possible d'aller (presque) partout. Mon territoire de curiosité semblait sans limite quand j'avais la vingtaine d'années. C'est aussi la période où j'ai commencé à travailler, à avoir des revenus, où l'avion, encore cher, n'était pas un sujet écologique (pour moi en tout ca...

Heureusement ! (#surmonter mes biais)

Edi Dubien J'ai toujours aimé les passages, les saisons la rivière, c'est comme une transition positive. Le garçon pleure de tristesse, il en nait des merveilles qui font renaître le vivant. C'est une résilience, une transformation, une façon pour moi de mettre la lumière sur le fragile et de faire de la fragilité une force Edi Dubien J'ai failli passer à côté. Il s'en est fallu de peu que je n'y aille pas. Ça s'est joué serré. Entre moi et mes biais de confirmation.  J'avais vu passer des oeuvres de cette personne, une exposition au Musée de la Chasse et de la Nature.  Déja le Musée de la Chasse. Rien que le nom. Ne pas s'y fier, il y a régulièrement des expositions étonnantes, décalées comme celle avec Sophie Calle (je n'y étais pas allée, j'en avais entendu parler). Une programmation pas inintéressante, au milieu des animaux empaillés (taxidermie, le mot ad hoc), des trophées en tout genre (il y a une salle dédiée), des vitrines avec des f...