détail d'une tapisserie Jean Lurçat à Angers |
C'est déja fini.
Plié, vite fait.
Plié, vite fait.
Accepté, refusé les autres, inscrit dans la foulée.
Parcours Sup terminé.
A vie, puisque c'est le dernier iAdo de la fratrie.
Je n'ai rien à dire sur Parcours Sup. Si difficulté il y avait, elle n'était pas là, pas avec Parocurs Sup pour nous.
Elle était avant, choisir, se décider, se préparer, concilier bulletins, CV et lettre de motivation puis un entretien, le moment qui sélectionne in fine. A 17 ans.
Quand on a peu vécu, peu d'expérience et que surtout on ne sait pas les mettre en perspective. Ce n'est pas une école d'ingénieur qui récrute sur les notes, les bulletins, l'aptitude à être constant dans la durée. C'est une sélection qui se joue sur la relation établie avec la personne en entretien, sur la congruence entre la lettre de motivation, ce que tu dégages et ce que tu racontes.
C'est un entretien de recrutement à 17 ans où se joue le reste de la vie, au travers de la formation.
Est-ce que c'est plus pertinent que la sélection par les notes ? Pour aller faire de la (grande) cuisine dans une (grande) école de cuisine certainement.
Est-ce que c'est plus juste pour les candidats ? Aussi
Est-ce qu'ils ont tous les mêmes chances puisque basé sur un entretien ? Non. Un entretien à cet âge là se prépare, se répète, il faut savoir dire autre chose que "je rêve de faire de la cuisine", il faut savoir le défendre. A 17 ans, ce sont les adultes autour qui voient la personne en devenir, qui lui disent, qui lui mettent en récit la trajectoire, qui tissent les liens entre ce qu'il a fait, ce qu'il sait faire et en quoi c'est un atout, une compétence pour la suite. C'est un vrai travail, pas tous les parents n'ont le temps, la patience ou même savent accompagner en ce sens.
Il a été aidé, mais c'est lui qui a réussi.
C'est lui qui a pleuré de doutes certains soirs, qui a pesté devant la rigidité du système scolaire.
C'est lui qui a choisi plus souvent l'entrainement et les compétitions que les maths ou la philo
C'est lui qui a trop souvent eu "la flemme" d'aller jusqu'à bout du devoir.
C'est lui qui toute sa scolarité l'a joué "au talent", presque jusqu'au bout.
Et c'est lui qui a passé ces entretiens ni évident ni facile. Et qui a été pris.
Je suis contente, soulagée. J'ai fini moi aussi.
Je n'ai jamais eu d'inquiétude pour lui adulte, il aura toujours un job, un toit et saura subvenir à ses besoins. Mais j'ai toujours eu peur du passage, de l'école, du système scolaire, des examens, du bac...
Il avait tout pour louper ce passage obligé, le chemin en aurait été plus long, plus compliqué.
C'est bon, il a son école, et ce qui'l va y apprendre et comment il va l'apprendre vont lui convenir.
J'ai fini mon job de mère.
J'ai fini de porter tout ce qu'il n'a pas voulu porter de l'école, de ses contraintes et obligations, de ce qu'il y a à regarder en face plutôt que de contourner.
J'ai fini d'être le mauvais objet, la rabat-joie qui rappelle que le lycée existe, qui met les règles pour laisser un peu de place au travail scolaire.
J'ai fini d'être celle qui encourage, qui dresse des parallèles entre les capacités à l'escrime (se battre jusqu'au dernier point) et l'école (finir sa copie, par exemple).
J'ai fini.
Et pour lui ça commence.
Je m'en réjouis, j'ai hâte pour lui.
J'ai hâte pour moi. Il est prêt, moi aussi.
Il en a fallu trois pour que j'ai hâte.
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