Accéder au contenu principal

Je suis prête (enfin !)

Surfer la vie 


Aujourd'hui, mon dernier iAdo a 16 ans.
Et ce même jour, Parcours Sup donne le feu vert à l'autre iAdo pour aller mener sa vie d'étudiant un peu plus loin de la maison. 
Tout ça me fait énormément plaisir. 
C'est le début d'une nouvelle vie, un nouveau commencement, des premières fois. Une période de la vie pleine de promesses, plein de possibilités, où je me sentais invincible. 
J'adore qu'ils abordent cette partie de leur vie avec sérénité, avec sécurité, intellectuellement, émotionnellement  et financièrement. S'ils s'en donnent les moyens, ce qu'ils veulent est à portée de main.

J'ai passé beaucoup de temps ces dernières années à répéter sans cesse à mon iMari: je ne suis pas prête. 
Et lui à me dire : tu ne le seras jamais, laisse filer.
Je n'étais pas prête quand ma première iAdoe était adolescente.
Je n'étais pas prête quand je l'ai laissée dans sa première chambre d'étudiante. 
Je l'étais déjà plus quand elle est partie à Sarajevo. C'est elle qui l'était moins.
Elle ouvre la voie pour ses frères et quand c'est leur tour, je suis prête et je suis heureuse pour eux. 
Pour moi aussi. 
C'est le travail ingrat de l'ainée, de faire des ses parents des parents.
C'est la facilité pour les suivants. 
Aussi avec l'impatience qui va avec, l'habitude de ce qui pourrait devenir une routine si on n'y prend pas garde.
Je n'ai pas toujours envie de (re)faire) le même chemin avec les suivants. 
Le dernier iAdo a eu droit : 
Ecoute je sais que les Ados aiment jouer avec les limites, tu va nous épargner ça parce que je l'ai déjà fait. Donc tu connais les règles, tu les suis sans qu'on les rappelle. J'ai passé l'âge de me répéter avec conviction et tu as passé l'âge de jouer, tu es presque un adulte, agis comme tel.
Bizarrement ça a marché. Plus ou moins. 
Plutôt plus que moins. 

C'est faux, nos enfants ne sont pas élevés pareil. 
Ils ne sont pas identiques, ne testent pas les mêmes choses, et nous ne sommes pas les mêmes parents. Nous avons appris des précédents, nous sommes parfois fatigués rien qu'à l'idée de (re)passer les mêmes étapes, alors nous inventons une façon de faire nouvelle pour nous et pour eux aussi. 
Et c'est bien.
Et ça me réjouit.

Demain nous allons fêter tout ça.
La fratrie élargie (avec le iCopain) sera réunie, nous serons le temps d'un repas et du gâteau d'anniversaire des parents avec leurs enfants. 
Mais plus tout à fait. 
Ce sont nos enfants qui n'en sont plus. 
Ce sont nos enfants dont on n'a plus la même charge.
C'est moi aussi qui n'ai plus envie d'être le parent éducateur.
Nos enfants n'ont plus besoin du soin et du temps des parents, ils ont besoin d'adultes attentifs, de savoir qu'on est là, de savoir qu'on les aime et qu'on croit en eux. 
Ils ont aussi besoin qu'on se taise, qu'on ne dise pas toujours tout ce qu'on pense. 
Ce je ne sais pas faire. 
Ce qui n'est pas toujours confortable pour eux, ce qui est parfois confrontant.
C'est aussi comme ça que je suis confiante quand ils s'en vont, qu'ils ont conscience ce qui ils sont et de comment ils agissent. 

Aujourd'hui, mon dernier iAdo à 16 ans et il retrouve ses potes au restau, parce qu'à 16 ans féter son anniversaire avec sa bande c'est primordial.
Et l'autre iAdo va au bal du lycée, se projeter dans les débuts d'une nouvelle vie ouverte par Parcours Sup et terminer les années lycées, ce qui le rend un peu triste d'ailleurs. Parce que clore avant d'ouvrir une nouvelle époque c'est primordial.
Et moi je vais aller m'ouvrir une bonne bouteille, et prendre mon verre tranquillement avec mon iMari en pensant à l'époque où ce genre de moment était juste un rêve inatteignable : un moment tranquille entre adultes.
Parce que se dire "ça y est on y est" c'est primordial.  Comme le bon vin.






Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Je te souhaite

Borne, une lumière pour nous guider Je te souhaite un ciel étoilé à contempler, une remise en ordre dans les constellations,     -  Aldeberan, Betelgeuse et Antarès sont mieux rangées      que dans ta bibliothèque, des contes qui organisent le bordel laissé  par des héros destructeurs qui se prennent pour des mythes. Je te souhaite  des promenades dans les pas d'autres que toi  de croiser les trajectoires de ceux qui habitent là,  de les deviner sans les voir -  eux ne te louperont pas -  apercevoir leurs empreintes, imaginer leurs chemins sont déjà un luxe Je te souhaite  d'entendre  la couche craquelée qui scintille de t'enfoncer dans le velours de la neige tout juste tombée de te couler dans le crissement de sa rondeur  quand tu avances. Je te souhaite une montée entre chien et loup une arrivée à la nuit un dernier regard aux couleurs qui se couchent la chaleur du refuge après l'effort. Je te souhaite  de...

Histoire vache

A Lons le Saulnier Direction le Jura pour les congés de printemps. Une proposition de mon iFille qui adore randonner et qui voulait arpenter son parc régional. Heureusement qu'elle a des envies, seule je n'aurai pas songé à cette destination.  Le Jura : un ersatz de montagne, un faux-semblant d'altitude, des collines arrogantes.  En matière de montagne, il n'existe rien d'autre que les Alpes. Les Hautes-Alpes exactement. Je serai chauvine jusqu'au bout. Alors le Jura... Et bien le Jura, bien que pas haut du tout en altitude a des atouts qui m'ont plu.  Vin déja.  Fromage ensuite.  Paysage pour finir, sur un malentendu on pourrait se croire en montagne.  Surtout quand il neige, surtout quand la neige tient, surtout quand on rentre le soir de la "ville" (Lons le Saulnier) et qu'on se dit "pourvu qu'on arrive bientôt sinon on va devoir de mettre les chaines" , surtout quand la montée vers la maison (bioclimatique !) se fait en patina...

Parlez moi de la météo (et je pleure)

la météo en 1930 aux USA Je ne suis pas très douée pour le small talk. Je ne sais pas parler de la météo. Je ne scrute pas mon appli météo, j'ouvre la fenêtre et je tends le bras.  Que feraient les Anglais sans la météo ? Ce pilier de tout échange informel depuis au moins cent ans. Sur notre île royalement détrempée, elle sauve la mise à tout un chacun, maintenant à flot les conversations , et en l’occurrence  elle s’exporte sous les climats étrangers où elle fait admirablement son travail. Abir Mukherjee – Les ombres de Bombay Heureusement je ne suis pas anglaise. Mais on n'a jamais autant parler de météo qu'en ce mois de mai, si frais.  Un copain a cru bon m'expliquer le concept de "goutte froide"  : une poche d'air venue de l'Arctique coincée entre deux anticyclones et juste au dessus de la France. Mon iMari a paru hyper intéressé.  Je sais que quand il montre un intérêt pour un truc débile en société c'est qu'il s'ennuie ferme.  Quand i...