Je l'avais rencontré il y a déjà quelques temps, quatre ans exactement. Je l'ai tout de suite aimé. Sans me rappeler que je l'avais déja croisé, avant.
J'avais tout de suite aimé sa voix. Sa façon de parler, d'aborder les sujets.
J'avais tout de suite aimé quand il parlait de sa mère ou de sa soeur.
Il s'appelle Mathieu. Avec #Metoo, il s'intéresse à sa mère et sa soeur sur leur vécu de femmes, sur les violences, le harcèlement. Il leur a posé une question toute simpe :" ça vous est déjà arrivé à vous?"
Et la surprise, elles ont eu plein de choses à dire.
On avait eu la même soirée à la maison, un dîner où je parle du harcèlement de rue. Les iAdos savent à peine quoi il retourne, ils voient ça dans les grandes banlieues, les gars de la cité, les "zyva oui". Jusqu'à ce que je change la question et que je demande à mon iFille si quelqu'un lui a parlé dans la rue en rentrant lycée
- ah ça! oui tout le temps
Les iAdos surpris.
- ce soir sur le trajet du retour. Le mec m'a parlé, mais j'avais mon casque, j'ai du l'enlever pour l'écouter. Je lui dit non merci et il m'a traité de salope en faisant un doigt d'honneur.
C'était son quotidien, elle ne savait pas que c'était du harcèlement de rue, ses frères découvraient le phénomène.
Il y a quatre ans c'était pareil pour Mathieu.
Lui en fait un podcast (dont j'ai déjà parlé dans ces lignes à l'époque) : des hommes violents, dans l'émission les pieds sur terre de France Culture.
Il a écrit de livres, il a fait la une de la rentrée 2021 des Inrocks.
Lui, c'est Mathieu Palain.
Il est journaliste, il a écrit dans la revue XXI dont j'ai acheté le premier numéro avant de m'abonner. Fidèle des premiers heures juqu'à la faillite et le rachat par les éditions des Arènes l'année dernière. Je ne l'avais pas repéré dans XXI.
Il a fallu le podcast.
Il a fallu que je croise sa tête de Petit Prince, pour que je regarde de plus près son pedigree.
Il est né l'année où j'ai eu mon bac, il me fait penser à un ami avec qui je parle bouquins, il a déjà trois livres à son actif.
Je n'en ai lu qu'un.
Mais je suis son actualité.
Et de nouveau je suis une fidèle des premières heures : je participe au financent du projet La lettre Zola dans lequel il est embarqué.
J'adore le concept : l'abonnement littéraire.
Tous les mois, par la Poste, arrive la lettre : une nouvelle écrite par un écrivain différent tous les mois.
La première était de couleur bleue.
La deuxième, c'était lui. Dans ma boite aux lettre dans une couleur violette.
La Lettre remercie les pré-abonnés de la première heure sans qui le projet (kisskiss Bank) ne serait pas sorti.
Mon nom est là. Parmi les premières. Même sans ordre alphabétique.
C'est à cause de Mathieu.
Et au bout des trois mois, mon abonnement s'est terminé, je l'ai renouvelé pour 2 ans.
C'est à cause de Mathieu.
Je recommande La lettre Zola.
C'est à cause de Mathieu.
C'est aussi parce que j'adore recevoir du courrier.
C'est aussi parce que j'adore les histoires.
C'est aussi parce que j'adore la littérature.
Et c'est aussi à cause de Mathieu.
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