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Sad, mad, glad

Estampe japonaise, reflets du Japon au tournant de la modernité (musée Cernuschi)

Sad
Ce mois-ci à quelques jours d'intervalles, sont morts un écrivain et une écrivaine qui ont compté dans mes lectures. 
Paul Auster a ouvert le bal, c'était tout de même une mort annoncée, même moi je savais qu'il était malade, il avait d'ailleurs tâcher d'achever son dernier roman, un roman en miroir de ce qu'aurait pu être son autobiographie.  Que je n'ai toujours pas lu, et je lirais peut être un jour de grande faiblesse, parce que le livre m'aura été prété, sera là, à disposition, ce sera l'été...
Alice Munro cette semaine. 
Alice au pays des nouvelles. 
Un style court, enveloppant, des histoires prenantes, des vies de femmes souvent, il me semble me souvenir.
Pour les deux j'ai envie de fouiller ma bibliothèque, d'en sortir un livre ou deux et de recommencer. Ce sera le même livre mais pas la même lecture j'en tirerai autre chose. Surtout Auster à plus de vingt ans d'intervalle. Alice c'est plus récent, et pourtant j'en garde le souvenir d'une ritournelle pas de l'histoire. Je garde l'impression de la lecture, pas le style. un peu comme je serai capable de vaguement fredonner un air de musique  sans y associer ni paroles, ni interprète.
Je relis peu de livres. 
Avec le temps qu'il me reste ... je me presse de lire ceux que j'ai achetés et qui s'entassent, que j'ai dans mes différentes listes et piles éparpillées dans la maison. 
L'été dernier, j'ai eu envie de relire Le marin de Gibraltar. Il n'a pas bougé d'où je l'ai posé. Je devais avoir une vingtaine d'années à la première lecture, je suis sûre que trente ans après je n'en éprouve plus la même chose.
Une année, je devrais peut-être m'imposer ça : ne rien lire que je n'ai pas dans ma bibliothèque ou dans la maison. Ce qui impliquerait de me faire interdire de librairie, comme d'autres se font interdire de casino. Ce serait une expérience vivifiante, d'émotivité sous contrainte, et certainement de premières fois,  à lire des choses oubliées.

Mad
Ce jeune premier ne sent plus de joie, comme le corbeau dans la fable. 
Il est chez lui à la maison de Radio France. 
Il est chez lui dans le temps de parole de sa collègue en campagne.
Il est chez lui. Point.
Il est le plus jeune.
Il est le plus gay.
Il est le premier.
Parce qu'il sait certainement mieux qu'elle ce qu'il faut dire pour les élections européennes. 
Une femme aura moins de poids même si elle est la représentante de la Macronie. Gab est tout de même le jeune Premier, il sait mieux que tout le monde, il a des super idées sur l'éducation (vive sa reforme, je suis bien contente que mes enfants aient terminé leur scolarité), sur la justice (comme "redresser" les enfants délinquants, je suis ravie de n'avoir plus qu'un seul enfant mineur qui se tient à carreaux) ou sur le chômage (je leur souhaite  - toujours à mes enfants -  de ne pas en avoir besoin) et sur l'assurance maladie (et là ... c'est un voeu pieu que de s'imaginer ne jamais en avoir besoin). Et il n'y a pas que mes enfants, il y en a plein d'autres, mes neveux, les enfants mes amies, leurs copains et tout un tas de gens qui ont besoin d'éducation, de justice, de chômage et d'assurance maladie et qui vont se retrouver en grandes difficultés à cause de Gab le premier.
Le jeune Gab, dans lequel j'avais mis beaucoup (trop) d'espoir, a en effet des idées de m** , je confirme les propos du copain à l'époque de sa nomination. 
Il a aussi un comportement de m**.
Il y a un mot pour ce comportement : maninterrupting. 
Nous, les femmes, ça nous arrive très souvent, tellement souvent que parfois il n'est pas évident de s'en rendre compte, c'est simplement "comme d'habitude". 
C'est aussi pour ça que Hayer n'a rien dit, qu'elle a nié le procédé ou alors c'est parce qu'il s'est excusé :  "pardon pour l'interruption". 
Faute avouée à moitié pardonnée, dit le dicton. (nous nous sommes déja dit que les dictons c'est comme les idées de Gab le premier  : c'est de la m**)

Glad
C'est l'été.
Ça devrait suffire.

Je me suis toujours retrouvée à la fin des étés comme une ahurie qui ne comprend pas ce qui s’est passé mais qui comprend que c’est trop tard pour le vivre.

Marguerite Duras – La vie matérielle

C'est donc le moment où je m'active, où je planifie des week-ends, des dîners, des bbq, des sorties, ce qui fatigue à l'avance les iAdo et fait dire au iMari : attention tu vas faire une overdose sociale!
C'est une overdose d'été dont j'ai envie. 
Eté, lumière, chaleur.

Allez une pepite : L'amour sans
C'est un format hybride, ça se veut un film c'est uniquement sur Canal (c'est leur claim)
Et pourtant il n'y a pas d'image, ça s'écoute comme un podcast exactement. Une histoire racontée.
Ecrit par Maria Pourchet (Western, Feu), les deux acteurs sont Artur Reboul (ah sa voix, je suis sous le charme, d'autant qu'il écrit poèmes, que je n'ai pas -encore - lus) et  Céline Sallette.
J'ai appris une chose à propos des amants, 
enfin des aimants, 
ces trucs là sont réciproques,
toujours.
Et le reste, tout ce qu'on invente 
pour prétendre que non, c'est de la littérature.
Sad, mad, glad c'est le point du moment.





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