Accéder au contenu principal

Ils sont fous (mais ne leur pardonnez pas)

Ruth Marten
vue à Drawing Art Fair Paris
Parfois cette démarche et tout son bagage genré m’épuisent. Au cours des années, j’ai du m’entrainer à supprimer les « je suis désolée » d’à peu près tous les emails professionnels que j’écris ; sinon chacun pourrait commencer par : désolée pour le délai, désolée pour la confusion, désolée pour tout ce que tu veux. Il suffit de lire les interviews des femmes exceptionnelles dans les magazines pour entendre leurs excuses. Mais je n’ai pas l’intention de dénigrer la contrition : je laisse mon desolée quand il est vraiment senti. Et bien sûr, il y a plusieurs orateurs, chez qui j’aimerais entendre plus de tremblements, plus d’incertitudes, plus d’excuses.
Maggie Neslon  -  Les argonautes.

Moi j'aimerai entendre un désolé :

de ce monsieur qui nous sert de président de la république (#jesaismieuxquevouscequilvousfaut)

de son violeur de ministre de l'intérieur qui regarde ailleurs quand des policiers violent des manifestantes à Nantes (#solidaritéentremecsvirils)

et de celui qui se prend pour la justice et fait des bras d'honneur dans le lieu symbolisant notre démocratie (#jesuisaudessudetoutçaj'aibesoindemedélierlesépaules)

Finalement celle qui a l'air désolée est la première ministre, avec un syndrome Theresa May : je fais ce qu'on me dit de faire jusqu'au bout, malgré tout, malgré moi, malgré ce que ça dit, malgré ce que ça fait aux autres et à la démocratie... 

Je fais, parce que ces hommes sont fous. Le pouvoir les a rendus fous.
C'est l'explication la plus plausible finalement, toutes les autres sont trop déprimantes.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Je te souhaite

Borne, une lumière pour nous guider Je te souhaite un ciel étoilé à contempler, une remise en ordre dans les constellations,     -  Aldeberan, Betelgeuse et Antarès sont mieux rangées      que dans ta bibliothèque, des contes qui organisent le bordel laissé  par des héros destructeurs qui se prennent pour des mythes. Je te souhaite  des promenades dans les pas d'autres que toi  de croiser les trajectoires de ceux qui habitent là,  de les deviner sans les voir -  eux ne te louperont pas -  apercevoir leurs empreintes, imaginer leurs chemins sont déjà un luxe Je te souhaite  d'entendre  la couche craquelée qui scintille de t'enfoncer dans le velours de la neige tout juste tombée de te couler dans le crissement de sa rondeur  quand tu avances. Je te souhaite une montée entre chien et loup une arrivée à la nuit un dernier regard aux couleurs qui se couchent la chaleur du refuge après l'effort. Je te souhaite  de...

Histoire vache

A Lons le Saulnier Direction le Jura pour les congés de printemps. Une proposition de mon iFille qui adore randonner et qui voulait arpenter son parc régional. Heureusement qu'elle a des envies, seule je n'aurai pas songé à cette destination.  Le Jura : un ersatz de montagne, un faux-semblant d'altitude, des collines arrogantes.  En matière de montagne, il n'existe rien d'autre que les Alpes. Les Hautes-Alpes exactement. Je serai chauvine jusqu'au bout. Alors le Jura... Et bien le Jura, bien que pas haut du tout en altitude a des atouts qui m'ont plu.  Vin déja.  Fromage ensuite.  Paysage pour finir, sur un malentendu on pourrait se croire en montagne.  Surtout quand il neige, surtout quand la neige tient, surtout quand on rentre le soir de la "ville" (Lons le Saulnier) et qu'on se dit "pourvu qu'on arrive bientôt sinon on va devoir de mettre les chaines" , surtout quand la montée vers la maison (bioclimatique !) se fait en patina...

Parlez moi de la météo (et je pleure)

la météo en 1930 aux USA Je ne suis pas très douée pour le small talk. Je ne sais pas parler de la météo. Je ne scrute pas mon appli météo, j'ouvre la fenêtre et je tends le bras.  Que feraient les Anglais sans la météo ? Ce pilier de tout échange informel depuis au moins cent ans. Sur notre île royalement détrempée, elle sauve la mise à tout un chacun, maintenant à flot les conversations , et en l’occurrence  elle s’exporte sous les climats étrangers où elle fait admirablement son travail. Abir Mukherjee – Les ombres de Bombay Heureusement je ne suis pas anglaise. Mais on n'a jamais autant parler de météo qu'en ce mois de mai, si frais.  Un copain a cru bon m'expliquer le concept de "goutte froide"  : une poche d'air venue de l'Arctique coincée entre deux anticyclones et juste au dessus de la France. Mon iMari a paru hyper intéressé.  Je sais que quand il montre un intérêt pour un truc débile en société c'est qu'il s'ennuie ferme.  Quand i...