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Ils sont fous (mais ne leur pardonnez pas)

Ruth Marten
vue à Drawing Art Fair Paris
Parfois cette démarche et tout son bagage genré m’épuisent. Au cours des années, j’ai du m’entrainer à supprimer les « je suis désolée » d’à peu près tous les emails professionnels que j’écris ; sinon chacun pourrait commencer par : désolée pour le délai, désolée pour la confusion, désolée pour tout ce que tu veux. Il suffit de lire les interviews des femmes exceptionnelles dans les magazines pour entendre leurs excuses. Mais je n’ai pas l’intention de dénigrer la contrition : je laisse mon desolée quand il est vraiment senti. Et bien sûr, il y a plusieurs orateurs, chez qui j’aimerais entendre plus de tremblements, plus d’incertitudes, plus d’excuses.
Maggie Neslon  -  Les argonautes.

Moi j'aimerai entendre un désolé :

de ce monsieur qui nous sert de président de la république (#jesaismieuxquevouscequilvousfaut)

de son violeur de ministre de l'intérieur qui regarde ailleurs quand des policiers violent des manifestantes à Nantes (#solidaritéentremecsvirils)

et de celui qui se prend pour la justice et fait des bras d'honneur dans le lieu symbolisant notre démocratie (#jesuisaudessudetoutçaj'aibesoindemedélierlesépaules)

Finalement celle qui a l'air désolée est la première ministre, avec un syndrome Theresa May : je fais ce qu'on me dit de faire jusqu'au bout, malgré tout, malgré moi, malgré ce que ça dit, malgré ce que ça fait aux autres et à la démocratie... 

Je fais, parce que ces hommes sont fous. Le pouvoir les a rendus fous.
C'est l'explication la plus plausible finalement, toutes les autres sont trop déprimantes.

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