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In the mood for poetry (# Louise Dupré)

Poésie en fleurs


Tu cherches depuis peu
à pratiquer
 la douceur

comme une discipline 
de combat

une charité à te faire
à toi même

toi la mendiante
de minuscules joies
arrachées à la détresse

tu dis joies
car tu ignores
comment nommer

les instants où ton coeur
cesse de cogner
contre tes côtes

Louise Dupré - Exercices de joie 

Un peu de douceur dans le gris qui n'en finit pas.

Dans une de ses chroniques, Christophe André proposait de demander aux personnes que l'on rencontre pour la première fois de demander "racontez-moi votre histoire", plutôt que "que faites-vous dans la vie ". "Si nous racontions notre histoire avec des livres..." serait alors une autre forme de rencontre. 
En discutant avec des gens en couple qui se sont rencontrés avec une appli  elle me disait : "on n'a pas parlé de nos métiers au début. On a mis à longtemps à se dire ce qu'on faisait comme boulot". J'aurai adoré  lire, écouté leurs premières conversations. 
Que dire quand on doit raconter sa vie avec des livres ?
Et c'est autre chose que ces échanges à l'américaine sur le livre préféré. Je serai bien incapable de répondre à cette question spontanément. La liste des livres serait certainement trop longue, sans compter ceux que je voudrai lire, que j'ai deja acheté ou pas.
Il y a un mot pour cela tsundoku,  le fait d'acheter des livres qu'on le lit pas. 
Ce n'est pas tout à fait vrai pour moi. Je lis tous les livres que j'achète, j'ai juste beaucoup d'avance sur ce que je lis. Mon sujet à moi est plutôt FOMO (fear of mission out), la peur de manquer. J'étais bien contente d'avoir ces reserves en 2020 lors du confinement. J'étais bien contente aussi d'avoir des livres de patois et d'art, j'ai pu voyager et révisister des oeuvres à l'envie.

En ce moment, ma vie est semée de poésie, j'en lis j'en écoute. Le fait que pour goûter les mots, les sons, le sens il faut être absolument dedans procure apaisement, inspiration, recul et concentration flottante. C'est une méditation en soi.
Certain parle du golf pour se délasser et apaiser les pensée. Moi c'est la poésie.
Pendant le confinement, le théâtre de la Ville proposait des consultations poétiques, je regrette de ne pas avoir suivi le conseil de la copine qui me l'avait vivement conseillé. Il me reste la maison de la poésie.
Un jour j'irai. 


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