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Un bon cru (coups de coeur #Rencontres Arles)

à l'Abbaye de Montmajour

Je ne sais plus depuis combien d'années nous y allons. J'ai perdu le fil. Pas loin de 10 ans. C'est notre rituel à nous, juste mon iMari et moi d'aller en juillet, au moment de mon anniversaire (mais je crois que cela n'a rien à voir) d'aller à Arles (ou en Arles) aux Rencontres Photographiques.

C'est la combinaison ultime : boire, manger, dormir, voire des belles choses et marcher. Le choix des restaurants est stratégique, il y en a bien plus que le nombre de repas, à calibrer aussi selon notre faim. Où prendre un verre selon une envie de cocktails (signature s'il vous plait pas juste le Mojito de base) ou de bons vins et tapas. Le tout entre des expos photos qu'on enchaîne, plutôt qu'on enfile, comme des perles parce qu'à la fin ça ressemble à quelque chose de beau et qui laisse des traces. Ce n'est pas juste du binge-expo, surtout avec la programmation de cette année.
Le choix des expos est lui tactique, lié au parcours en ville, de toute façon on va tout voir.

Je n'ai jamais compris s'il y avait un fil rouge aux Rencontres Photos, ou une ligne éditoriale, en tout cas pas de thème marquant. Ce qui revient comme thèmes évidents en cette période : le réchauffement climatique et la domination (du patriarcat, sur ... tout). Dans les textes des expos, ces questions sont bien tournées et bien documentés. La réponse par les oeuvres présentes n'est pas toujours évidente pour moi... 

Une petite sélection très subjective des coups de coeur.

Les deux grands noms des Rencontres, deux photographes américains (deux hommes, soupir!) : Saul Leiter et Gregory Crewdson. Deux processus de création à l'opposé :

Saul Leiter est le photographe de l'instant, il se promène, il vise, il appuie sur l'obturateur. Bizarrement, il a galéré dans la vie, n'a pas toujours eu un appareil photo car il le mettait parfois en prêt sur gage pour vivre. Bizarrement, car il est dans la veine d'un Cartier-Bresson, meilleur qu'un Klein, plus vivant qu'un Doisneau... Il a plus une vie à la Vivian Maier. 





Il photographie et il peint, et les deux se complètent bien.

  




Gregory Crewdson est tout l'inverse, ce sont les photos posées et composées, où chaque détail est pensé, rien n'est laissé au hasard, jusqu'à l'arrosage de la rue pour qu'elle reflète la lumière. Ces photos sont la suite des tableaux de Edward Hopper, le versant sombre du rêve américain, son déclin qui n'offre pas une perspective enchantée. C'est un monde désenchanté que celui de Gregory Crewsdon.



Un collectif de femmes dans Søsterkap (sororité) des pays nordiques, un ensemble varié de représentations contemporaines du modèle social nordique, de la place des femmes et des hommes dans les sociétés, des jeunes selon leur milieu social...avec un petit focus sur Emma Sarpaniemi (une finnoise de 30 ans) pour son style joyeux et décalé.








 


Une énorme curiosité et une fascination gentiment hypnotique pour Zofia Kulik, une polonaise (de 75 ans)  pour ses compostions, assemblages minutieux d'images qui se transforment en immense tableaux. Des milliers de détails, minutieusement assemblés. Elle fait tout à l'ancienne dans son laboratoire de développement : découper, exposer, cacher, recommencer. Le motif de base est un homme nu. Pour la petite histoire, j'ai mis ces photos sur Instagram qui ne 'a absolument rien censuré, alors que clairement le mec est à poil. 





  










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