Accéder au contenu principal

Etat des lieux, y compris des rêves (# Deborah Levy)

Déborah Levy

Les femmes sont elles des propriétés foncièrement possédées par le patriarcat?
Et qu'en est il des femmes que les hommes louent pour le sexe?
Qui possède les actes notariés dans cette transaction?
La suite de "Le coût de la vie" et "Ce que je ne veux pas savoir" dresse l'état des lieux à aujourd'hui. Déborah Levy nous parle de propriétés foncières et autres, aussi immatérielles. C'est drôle, un peu déjanté par moment avec toujours son écriture incisive, jamais un mot de trop. 
Elle était en France pour une résidence d'un an, j'aurai adoré la croiser dans la rue, l'écouter à une lecture, aller avec elle à la conférence de Gloire Steinem... J'aurai aimé voir ses chaussures vert sauge. C'est probablement à ses chaussures que je l'aurais reconnue.
Elle décrit la maison qu'un jour elle s'achetera, une maison qui évolue au fil des pages, avec un grenier, une fontaine, puis plus de fontaine mais une rivière au fond du jardin ... 
J'ai tellement aussi imaginé d'autres maisons où je vivrai quand je serai vieille, il y a une à la frontière canadienne, et d'autres dans différents coins plus ou moins reculés (jamais en ville).
Je pourrais imaginer  qu'elle serait ma voisine.
Je pourrais aussi écrire ma vie rêvée, qui aurait plusieurs de vies, et où je serais agente secret (que dit la féminisation pour cette profession?) et aussi écrivain, et même un autre métier comme psy quelque chose (chiatre, chotherapeute). Et pour l'instant, comme elle,  je peux me contenter de rêver. 

Je partage beaucoup de choses avec elle, au travers de ses écrits-là (je n'ai pas lu ses romans), le goût de relations et l'imagination - que je récupère depuis quelques jours comme une bête sauvage qui aurait retrouvé ses grands espaces : 
Je crois que ce que ja valorise le plus sont les vraies relations humaines et l'imagination. Peut-être qu'il est impossible d'obtenir les premières sans la seconde. J'ai mis du temps à me débarrasser de l'envie de plaire à ceux qui n'agissent pas dans mon intérêt et sont incapables de m'entourer de leur affection. Je possède des livres que j'ai écrits, et transmets mes droits d'auteur à mes filles. En ce sens, mes livres sont ma propriété. Une proprieté qui n'est pas privée. Il n'y a ni chien méchant ni vigile à l'entrée ni panneau qui interdit aux gens , quels qu'ils soient, de plonger, d'éclabousser, de s'embrasser, d'échouer, d'être furieux ou effrayés, d'être tendres ou tristes, de tomber amoureux de la mauvaise personne, de sombrer dans la folie, de devenir célèbres, ou de jouer dans l'herbe.

A moi, il me reste à écrire des livres, me disent mes iAdoe.






Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Je te souhaite

Borne, une lumière pour nous guider Je te souhaite un ciel étoilé à contempler, une remise en ordre dans les constellations,     -  Aldeberan, Betelgeuse et Antarès sont mieux rangées      que dans ta bibliothèque, des contes qui organisent le bordel laissé  par des héros destructeurs qui se prennent pour des mythes. Je te souhaite  des promenades dans les pas d'autres que toi  de croiser les trajectoires de ceux qui habitent là,  de les deviner sans les voir -  eux ne te louperont pas -  apercevoir leurs empreintes, imaginer leurs chemins sont déjà un luxe Je te souhaite  d'entendre  la couche craquelée qui scintille de t'enfoncer dans le velours de la neige tout juste tombée de te couler dans le crissement de sa rondeur  quand tu avances. Je te souhaite une montée entre chien et loup une arrivée à la nuit un dernier regard aux couleurs qui se couchent la chaleur du refuge après l'effort. Je te souhaite  de...

Désintoxication

Ce qui déborde Plus d'un mois. presque deux. Un mois et vingt jours exactement. Pour l'instant, je tiens.  Un jour après l'autre. Je ne crois pas avoir passé aussi longtemps sans. Cinquante et un jours que je n'ai pas mis les pieds dans une librairie. Je me rappelle bien la date, parce que j'ai un mail de la libraire, ils se sont trompés dans le décompte, j'ai payé un livre en double et ils me font un avoir.  C'était des cadeaux. Il y a fait juste un seul livre pour moi, deux tout au plus.  Je suis presque tentée d'essayer un an sans librairie. Un an sans acheter de livre. Je lirais tous ceux que j'ai en stock. Je relirais tous ceux que j'ai aimés de mes étagères. J'ouvrirai enfin tous ceux qu'on m'a offert et que je n'ai pas touchés.  Et s'il le faut, je reprendrai un abonnement à la bibliothèque. Ou alors j'y retourne après épuisement des stocks. J'hésite encore. Je ne sais pas bien à quoi rime cette nouvelle idée. O...

Petites aberrations et grands agacements

C'est l'automne à Cachan  Il y en a en ce moment une conférence à Pusan en Corée, celle du comité intergouvernemental de négociation sur le traité plastique. Intergouvernemental. C'est bien nommé comme ça. Ce qui signfiie que la négociation concerne les gouvernements.  Ils négocient entre eux tout ce qui concerne le plastique (de sa fabrication à son recyclage), cette année on y parle de sa production notamment pour la réduire. En tout cas c'était le but de la négociation : réduire la production plastique. L'Europe a envoyé 191 personnes par la représenter ainsi que ses pays membres.  Les chercheurs et scientifiques sont environ 70, donc des ecotoxicologistes qui démontrent tous les jours les dangers du plastique sur la santé. Les lobbyistes de l'industrie pétrochimique sont eux 220, de toutes les entreprises concernées : du pétrolier TotalEnergies, au chimiste Arkema pour ceux qu'on connait bien en France. Ils représentent sans nul doute le septième contine...