Et c'est un bon, très bon John Le Carré. Les espions sans l'héroïsme, les espions et la vie normale, les espions en province, en fin de vie, avec des conjoints malades, des femmes seules et des libraires (je ne peux pas résister à une histoire d'espions où il y a des libraires impliqués).
C'est la vie dans une petite ville anglaise de bord de mer, avec des personnages tellement bien vivants que j'ai très envie d'y aller pour flâner dans la libraire, prendre un thé à l'étage des enfants et dejeuner au café au bout de la rue avant d'acheter une bricole quelconque au Antiques Shop.
C'est une histoire de secrets, comme souvent avec les espions. Des secrets où chacun en a un bout, personne n'a la version complète. Pas de vérité que des réalités, avec la bruine, le vent et l'odeur de la mer.
But Julian knew better than to ask. He was learning to see the entire Avon clan and its offshoots as being united not in the secret they shared but in the secret they kept from one another.
J'ai très envie de rencontrer Julian (le libraire), je suis un peu jalouse de Lily, et je me méfie de Teddy.
Il y a des passages d'une délicatesse toute anglaise, suggestifs à souhait.
Julian had forgotten that he had given Lily a key to the shop, and that a key to his flat was attached to it. He therefore took a moment to accept, when he switched on the light, that she was laying naked on his bed, that she was not a dream, and that she was holding her arms out to him like a drowning woman while the tears streamed down her cheeks.
C'est le seul auteur qui écrit des romans d'espionnage poétiques, ou alors ce sont des contes poétiques avec des espions. Les bad guys sont attachants, les good guys justes et personne ne gagne à la fin.
Tout en nuances, ni bien ni mal.
La vraie vie quoi.
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