Accéder au contenu principal

Il était une Madame Le Carré

Jane et David Cornwell AKA John Le Carré
Jane et David Cornwell AKA John Le Carré //

Je l'ai déja évoqué, dans une autre vie (une deuxième, une parallèle, une nième) je serais espion ou écrivain, ou John Le Carré parce qu'il est - était  - les deux.

John le Carré est mort en décembre 2020, à mon grand désespoir. D'abord ça signifie plus aucun nouveau roman de lui. Plus jamais. Même si ça m'arrange en 2021 parce que je n'aurai pas pu lire son bouquin à sa sortie (une année sans (les hommes). Ca me rend triste. Et ensuite parce que ca veut dire que je vieillis : mes écrivains préférés sont en âge de mourir. Me too.


Il est mort et sa femme, la compagne de toute une vie est décédée en février 2021. Je me suis peu intéressée à la vie de l'homme derrière l'écrivain, je ne savais pas qu'il était marié ni qu'il avait un fils. Le fils est écrivain, de science-fiction. Je ne pourrai pas me consoler de la perte du père avec le fils.

Et le fils a rendu visible sa mère, lui a (re)donné la place qui semble être  la sienne dans l'œuvre du père. Dans un article du Guardian, il raconte le rôle crucial de sa mère, sous "couverture". David Cornwell (le père) écrivait à la main, Jane Cornwell (la mère) tapait les feuillets, mais surtout relisait, discutait avec David, réécrivait, résolvait les énigmes, les manques, ajustait l'histoire. Bref, elle faisait le travail éditorial.
Nick - le fils - écrit "my parents have been defined by the work they did together, and by a working relationship so interwoven with their personal one that the two were actually inseparable."

Elle n'a jamais voulu que cela se sache (nous dit le fils), elle s'est fanné (sic) peu après qu'il soit mort. Ca ressemble à une symbiose, comme on en trouve dans la nature, on vit à deux, on produit à deux, on ne sait pas survivre seul. C'est un peu comme dans cette rubrique du journal Le Monde "je ne serai pas arrivé là si...". David Cornwell ne serait pas arrivé là si Jane n'avait pas été là.

John Le Carré était le travail éditorial d'un homme et d'une femme. Un nom de plume qui cache deux personnes. 

John Le Carré est un homme ET une femme à la fois. 

 

Merci de le dire. 

 

PS : en cherchant une photo de John Le Carré (du couple donc), je tombe sur la chronique de Nicolas Demorand sur France Inter qui parle aussi de l'hommage de Nick Cornwell à sa mère, en nommant David Cornwell, "Rockwell."

France Inter : vous pouvez mieux  faire.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Je te souhaite

Borne, une lumière pour nous guider Je te souhaite un ciel étoilé à contempler, une remise en ordre dans les constellations,     -  Aldeberan, Betelgeuse et Antarès sont mieux rangées      que dans ta bibliothèque, des contes qui organisent le bordel laissé  par des héros destructeurs qui se prennent pour des mythes. Je te souhaite  des promenades dans les pas d'autres que toi  de croiser les trajectoires de ceux qui habitent là,  de les deviner sans les voir -  eux ne te louperont pas -  apercevoir leurs empreintes, imaginer leurs chemins sont déjà un luxe Je te souhaite  d'entendre  la couche craquelée qui scintille de t'enfoncer dans le velours de la neige tout juste tombée de te couler dans le crissement de sa rondeur  quand tu avances. Je te souhaite une montée entre chien et loup une arrivée à la nuit un dernier regard aux couleurs qui se couchent la chaleur du refuge après l'effort. Je te souhaite  de...

Histoire vache

A Lons le Saulnier Direction le Jura pour les congés de printemps. Une proposition de mon iFille qui adore randonner et qui voulait arpenter son parc régional. Heureusement qu'elle a des envies, seule je n'aurai pas songé à cette destination.  Le Jura : un ersatz de montagne, un faux-semblant d'altitude, des collines arrogantes.  En matière de montagne, il n'existe rien d'autre que les Alpes. Les Hautes-Alpes exactement. Je serai chauvine jusqu'au bout. Alors le Jura... Et bien le Jura, bien que pas haut du tout en altitude a des atouts qui m'ont plu.  Vin déja.  Fromage ensuite.  Paysage pour finir, sur un malentendu on pourrait se croire en montagne.  Surtout quand il neige, surtout quand la neige tient, surtout quand on rentre le soir de la "ville" (Lons le Saulnier) et qu'on se dit "pourvu qu'on arrive bientôt sinon on va devoir de mettre les chaines" , surtout quand la montée vers la maison (bioclimatique !) se fait en patina...

Parlez moi de la météo (et je pleure)

la météo en 1930 aux USA Je ne suis pas très douée pour le small talk. Je ne sais pas parler de la météo. Je ne scrute pas mon appli météo, j'ouvre la fenêtre et je tends le bras.  Que feraient les Anglais sans la météo ? Ce pilier de tout échange informel depuis au moins cent ans. Sur notre île royalement détrempée, elle sauve la mise à tout un chacun, maintenant à flot les conversations , et en l’occurrence  elle s’exporte sous les climats étrangers où elle fait admirablement son travail. Abir Mukherjee – Les ombres de Bombay Heureusement je ne suis pas anglaise. Mais on n'a jamais autant parler de météo qu'en ce mois de mai, si frais.  Un copain a cru bon m'expliquer le concept de "goutte froide"  : une poche d'air venue de l'Arctique coincée entre deux anticyclones et juste au dessus de la France. Mon iMari a paru hyper intéressé.  Je sais que quand il montre un intérêt pour un truc débile en société c'est qu'il s'ennuie ferme.  Quand i...