Grey'Anatomy - Amelia Sheperd's superhero pose |
Je commence bien l’année : je suis une junkie au Doliprane, essoufflée au premier étage. Et comme je passe la journée au lit avec ce fichu Covid, je poursuis Grey’Anatomy. C’est décidément la série qui est faite pour moi quand je ne suis pas en grande forme.
A force des saisons, j’ai fini par avoir mon personnage préféré. Ce n’est pas le personnage principal, ce n’est pas le plus parfait au contraire je pense, mais c’est celui avec le plus de nuances, le plus d’imperfections et le plus de paradoxes. Elle est un peu folle dingue, mais elle dit les choses, toutes les choses, peut être trop de choses, même celles qu’elle ne devrait pas. Elle ne peut pas s’empêcher de dire ce qu’il lui passe par la tête. Ça doit être pour ça que c’est mon personnage préféré.
Un jour on m’a dit « mais pourquoi tu dis ça ? »
- Moi : Parce que c’est vrai
- Lui : et depuis quand on doit tout dire, même si c’est vrai ?
Elle dit tout. Amelia Sheperd parle tout le temps. Et la plupart du temps, elle est juste.
Amelia Sheperd est ma préférée de toute la série. Ce n’est pas qu’elle soit une neurochirurgienne hors pair qui m’impressionne, ni qu’elle soit un ex-addict, c’est son côté spontané, authentique, impulsif et bien intentionné. Et sa façon de dire les choses.
Et surtout sa « superhero pose » :
I’m being a superhero. There’s a scientific study that shows that if you stand like this in superhero pose for just five minutes before a job interview or a big presentation or a really hard task, you will not only feel more confident, you will perform immeasurably better.
Jambes écartées, mains sur les hanches, les coudes en arrière, le plexus en avant, et le menton relevé.
La première fois c’est dans l’épisode 11, saison 14. Puis dans d’autres épisodes ensuite.
Et ça me touche à chaque fois.
Ce qui me touche c’est qu’elle en ait besoin.
Qu’elle le dise.
Qu’elle le fasse.
Et qu’elle en entraine d’autres avec elle.
Ça me parle aussi de la fragilité des femmes quelle que soit leur fonction. De cette ligne de crête entre ré-assurance et doute, de l’incessante recherche de légitimité, de ne jamais le dire sinon c’est un aveu de faiblesse et donc d’incompétence. La pose du superhéro va chercher cette force à l’intérieur.
Nous devrions prendre exemple sur elle. Nous poser la question de savoir de quoi nous avons besoin, de l’assumer et de le faire. C’est prendre soin de nous et c’est une preuve d’autonomie.
C’est LA pose de 2022, pour moi, pour mes coachés, et pour vous aussi.
Bonus : ce n’est pas qu’une fantaisie de série cette histoire de "superheros pose". C’est basé sur une vraie étude, menée par Cuddy, Amy J.C., Caroline A. Wilmuth, de Harvard University et Dana R. Carney de Berkley University. Le titre complet de l’étude est The Benefit of Power Posing Before a High-Stakes Social Evaluation, et elle est consultable en ligne. En résumé, c’est changer son comportement non verbal avant une étape à fort enjeu (un entretien d’embauche, une présentation, ou une tache/activité à fort enjeu).
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