Où il fait bon lire |
Un poème de Louise Labbé pour féter son entrée dans la bibliothèque de La Pléiade.
Peu d'élues dans la prestigieuse collection - que je ne lis pas : je n'aime ni l'odeur du cuir, ni la papier Bible (ou cigarette pour les prolo non catho). 3 femmes dans la lettre A, et 2 autres à la lettre L pour tenir compagnie à Louise.
Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie
J'ai chaud extreme en endurant froidure ;
La vie m'est et trop molle et trop dure ;
J'ai grands ennuis entremêlés de joie.
Tout à coup je ris et je larmoie,
Et en plaisir maint grief tourment j'endure ;
Tout en un coup je sèche et je verdoie.
Ainsi Amour inconstamment me mène ;
Et quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me trouve hors de peine.
Puis quand je crois etre certaine
Et etre au haut de mon désiré heur
Il me remet en mon premier malheur.
Dans Lire Magazine littéraire, un article est consacré à "la grande poétesse" désormais dans la bibliothèque la Pléiade. Son auteur un certain Serge Sanchez (plus tout jeune, qui a écrit 6 livres tous consacrés à des hommes : Proust, Brassai, Klimt...) ne peut s'empêcher dans le dernier paragraphe de laisser planer un doute : est-ce que la poétesse a réellement existé? Selon lui, on pourrait la confondre avec Loyze Labbé une prostituée notoire de l'époque...
Théorie qu'il pousse sérieusement en tachant de résoudre la "voluptueuse énigme" : les écrits de Louise Labbé pourraient être l'oeuvre d'un cénacle de poètes (24 auteurs dont Ronsard) qui se réunissait avec Louise Labbé (si elle a existé ou alors la prostitué!), et dont chacun a écrit des textes sur la poétesse, textes rassemblés dans le volume de La Pléiade.
Excellent exemple de méthode de sabotage indirect, tellement subtile. Rien n'est dit, tout est ouvert.
Décidément ce journal n'en finit pas de me decevoir
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