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Articles

Affichage des articles du mars, 2024

Le cliché de la princesse

Nush Eluard, photo de Dora Maar Difficile d'échapper au cliché.  Même quand on est écrivain, dit social.  Même quand on est écrivain à Goncourt, qu'on prend des positions souvent inattendues, à défaut de plaire elles interpellent.  La position inattendue l'et bien moins dès lors qu'elle est cliché, et quitte à tomber dedans faire grand. Tout le monde devait être au courant, sauf moi je pense. Il faut que ça passe dans le Monde , c'est le seul journal main stream que je lis. Tout le reste (de ce que je lis) est du militantisme, blogs ou newsletters,  souvent féministe, écologiste parfois politique. Bref, très teinté et orienté et pas un média où j'aurai pu lire ce genre de ragot. Je reviens à mon écrivain tombé dans le Cliché (avec une majuscule tant qu'à faire).  Je parlais de Nicolas Mathieu précédemment, dans mes histoires de vie en boucle ou en ligne, une interview de lui m'avait éclairée. Je m'étais gentiment penchée sur son roman récemment paru,...

Carrère ne m'emmène pas au Kamouraska

Mikael Ackerman @Beaubourg Corps à corps  J'ai passé la semaine au Kamouraska, en attendant l'hiver, au moment de l'ouverture de la chasse. Contrairement aux consonances du nom, ce n'est pas en Russie, mais au Canada, au Quebec pour être précise, dans le sud de la Gaspésie, pas loin de la frontière américaine. Comme je suis déja allée au Quebec, j'ai moins envie d'aller passer l'automne là-bas, mais je le note tout de même dans un coin de ma tête pour les balades à y faire, même si je ne chasse pas, ni ne pêche. Et je ferme ce lire, en ayant l'impressions d'y avoir passé la semaine, loin de tout, dépaysée, revivifiée. C'est le deuxième livre que je lis de Gabrielle Filteau-Chiba. Après Encabanée , elle avait fait une suite que j'ai évité. L'histoire était originale, mais mal ficélée et d'une écriture maladroite, en revanche l'autrice est hyper interessante à écouter.  C'est par hasard que je me suis lancée dans Sauvagines , qu...

Après le Khyper Pass

Meena Keshwar Kamal, poétesse afghane Hier soir, j'ai passé le Khyber Pass.  Après Kandahar, puis Kaboul j'ai passé plusieurs soirées dans le froid, sur la route du col. Les 58 kilomètres ne se sont pas passés sans mal. Puis, enfin, j'ai passée le Khyber Pass, et j'étais au Pakistan. Repris mon passeport paraphé et quitté l'Afghanistan. Il m'en coûtait. Sur les deux versants du col la route est bonne. Les jours de vent d'est, bien avant le sommet, le voyageur reçoit par bouffée l'odeur mure et brulée du contient indien... Nicolas Bouvier - L'usage du monde Dix ans plus tard je finis ce livre. J'ai adoré cette fin de périple, je ne sais combien de semaines pour lui, quelques soirées en lisant quelques pages chaque soir. Je me retrouvais loin, dépaysée, dans une contrée inaccessible aujourd'hui. L'impossibilité, l'interdit en fait aussi son attrait. C'est aussi un pays dangereux, je ne suis pas Alexandra David-Neel, je ne me cachera...

Ame brisée (pas la mienne)

Décidément mon année est marquée par le Japon, culture qui revient en force dans ma vie, à l'origine pour l'histoire du voyage de quelqu'un d'autre, qui ne s'est finalement pas réalisé. Un ami avec qui je parle littérature (et cinéma aussi) venait de terminer Suite inoubliable de Akira Mizubayashi, il m'en parle, il  beaucoup aimé, les mots qu'il utilise pour le décrire me donne envie. Il me dit "il a aussi écrit Ame brisée". Ce titre reste ancré dans ma mémoire, alors que Akira est un prénom masculin et que les conseils de livre (d'un homme en plus!) ...  Lors d'une de mes flâneries libresques (chez un libraire, je viens d'inventer le mot), je "tombe" sur ce livre. Tomber, oui. Je ne le cherchais pas. Le livre, en poche - ça prend moins de place - a attiré mon oeil, attisé ma mémoire et les mots de cet ami pour en parler. Il n'en fallait pas plus pour qu'il finisse entre mes mains. Il est doux.  Ce livre est doux.  L...

Mes données, mon choix

En navigant sur un site (j'ai oublié lequel) j'ai eu ce message "vos données, votre choix" pour l'autorisation des cookies. Ça m'a sauté aux yeux : on a plus de liberté pour nos données que pour notre corps.  Et truc de fou : j'ai les mêmes droits que mon iMari.  J'ai la même liberté de choix, j'ai les mêmes possibilités de choix que tous les hommes. Que tout le monde. Et pourtant mes données numériques ont bien moins d'importance que mon corps. Oui je sais, les données numériques ne sont pas totalement anodines, de toute façon je réponds non à tout à ces questions (de cookies). Pourquoi je n'aurai pas les mêmes droits sur mon corps? Cette semaine, l'IVG est entrée dans la Constitution. Réjouissons-nous, ne nous aveuglons pas. Mes données ne sont pas dans la Constitution, mais elles sont mieux protégées que mes droits sur mon corps féminin. Les médias se sont emparés de l'évènement, celui qui qui nous sert de Président s'en galv...

In the mood for poetry (# Louise Dupré)

Poésie en fleurs Tu cherches depuis peu à pratiquer  la douceur comme une discipline  de combat une charité à te faire à toi même toi la mendiante de minuscules joies arrachées à la détresse tu dis joies car tu ignores comment nommer les instants où ton coeur cesse de cogner contre tes côtes Louise Dupré - Exercices de joie  Un peu de douceur dans le gris qui n'en finit pas. Dans une de ses chroniques, Christophe André proposait de demander aux personnes que l'on rencontre pour la première fois de demander "racontez-moi votre histoire", plutôt que "que faites-vous dans la vie ". "Si nous racontions notre histoire avec des livres..." serait alors une autre forme de rencontre.  En discutant avec des gens en couple qui se sont rencontrés avec une appli  elle me disait : "on n'a pas parlé de nos métiers au début. On a mis à longtemps à se dire ce qu'on faisait comme boulot". J'aurai adoré  lire, écouté leurs premières conversatio...