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Articles

Affichage des articles du septembre, 2023

Saturation de l'espace

Chaumont sur Loire  Ils occupent le terrain, partout, le global, le local, les références et probablement aussi nos imaginaires. Cette fin de semaine, j'ai saturé de l'omniprésence masculine, ou plus exactement de l'unique présence masculine partout où je regardais, écoutais, parlais, glandais, promenais, vivais ... C'était une longue répétition, perpétuelle (comme à l'Académie Française) d'une présence masculine qui occupe l'espace, dans toutes ses dimensions, y compris sensorielles. Je n'en plus du rugby, pas du jeu, mais des joueurs et de leurs fans. Et du sport en particulier, qui est l'apologie de la puissance masculine, la glorification des hommes, de leur forces, de leur héroïsme, de leur domination. Le rugby occupe la place de la Concorde avec son village, les affiches publicité dans le métro et même les messages SNCF avec un nom que je n'ai pas retenu et une voix à l'accent du sud-ouest qui ne m'annonce pas mon train, mais occupe...

Le premier, pas le dernier

Sophie Blanc  - Chaumont 2023 Monsieur Beaune,  Ce n'est pas parce que vous l'avez enlevé de devant vos fenêtres qu'il a arrêté sa grève de la faim. Ce n'est pas parce que que vous ne le voyez plus qu'il se nourrit de nouveau. Il vous l'a dit, il l'a réaffirmé : il est prêt à mourir pour sa cause.  Ce n'est pas parce qu'il meurt ailleurs que sous vos yeux que vous en serez moins responsable. Ce n'est pas parce que qu'il ne fait pas la couverture des médias que son cas en sera moins tragique une fois mort. Ce n'est pas non plus parce que votre patron se croit dans un film des années 60 en proclamant qu'il "adore la bagnole" que vous devez lui construire des autoroutes. Je vous rappelle que Thomas Brail ne réclame pas l'annulation du projet d'A69, mais sa suspension le temps que les recours lancés soient instruits. Je vous rappelle aussi que s'il est le premier il est loin d'être le dernier. Ils ne sont pas sou...

Faire joliment semblant de parler (#Leveillé-Trudel)

Fjord Saguenay - Quebec Dans mes pérégrinations québécoises, un joli shop (comme ils disent) à L'Anse-Saint-Jean vendait des articles confectionnés dans la région et toute une série de livres édités aussi localement la maison d'édition porte le doux nom de La peuplade . Format un peu plus grand que les poches, couverture en carton aux dessins colorés sans être criards, tout pour attirer mon oeil. Et des écrivains du cru. Des poèmes et des fictions.  J'ai hésité, pour ne pas en acheter trop, et les avoir dans mon sac à dos pour le reste du voyage. C'est comme ça que j'ai lu On a tout l'automne de Juliana Léveillé-Trudel. C'est l'automne à Nunavivk : le grand nord du Quebec, près de la baie d'Hudson. L'accès n'y est possible qu'en avion, on y parle inuttitut, les autochtones sont inuit (mot invariable). Le roman ouvre sur la lange inuttitut, la narratrice y va avec un projet de recueil de poèmes avec les enfants puis de le traduire en fran...

Ce qui est en jeu

Portraits de grévistes de la faim irlandais morts en 1981 Je me suis beaucoup déplacée en scooter dans Paris ces dernières semaines, et mes tours de deux roues m'ont amené boulevard Saint Germain, à passer devant le ministère de la transition écologique. Il y a des arbres en face du ministère et la semaine dernière j'ai remarqué que des tentes étaient accrochées dans un arbre en face du ministère. Trois pour être exacte. J'ai pensé que des activistes s'étaient installés là pour protester. Et j'ai vu la banderole. Pas des activistes, mais un activiste, qui faisait la grève de la faim. La grève de la faim. Depuis le 1er septembre, nous étions une quinzaine de jours après, et je n'en avais pas entendu parlé. Je lis Le Monde tous les jours - la une, les pages société, et culture -  pas un mot sur la grève de la faim et les tentes dans l'arbre en face du ministère de la transition.  J'ai du chercher pour trouver, pas en tapant militant dans un arbre, mais A69...

Inconditionnelle émotionnelle

💕💓Louise Attaque 💓💕 Quand j'aime une fois, j'aime pour toujours. Presque, sauf quelques rares exceptions, dument signalées je n'aime plus ni Carla Bruni, ni Bertrand Cantat, ni Woody Allen. Et leurs oeuvres d'avant je les écoute/regarde peu et surtout avec une grande circonspection, pour finalement me dire que ça ne m'intéresse plus autant. J'ai aimé Louise Attaque au premier jour, je les aime encore. J'ai aimé toutes les variantes du groupe, même la trajectoire solitaire de leur chanteur, de Gaëtan. C'est un mec que j'aurai aimé rencontrer dans une autre vie (une qui n'existe pas), il fait partie de ces gens que je préfère fantasmer plutôt que de rencontrer dans la vraie vie. J'aime ses paroles, j'aime ses notes, je trouve sa voix étrange, son physique ne me fait pas rêver et pourtant j'aime le retrouver. Je suis allée les voir en concert dès que j'ai pu. La dernière fois en 2016 , et la semaine dernière.  La semaine dernière...

Passagères secondaires de nos vies

Gaspésie - 2023 Un nouveau sujet passionnant sur lequel je ne m'étais jamais penchée : les assurances automobiles. A mon grand désavantage en fait et qui au final se traduit par une dépense supplémentaire. Pas une grosse dépense, rien qui ne soit insurmontable, c'est plutôt le système, la façon dont il est conçu et dont on l'utilise. On pense que c'est logique c'est sans compter les biais genre,  dans le couple, dans le système assurantiel. Le premier est que c'est mon iMari qui s'y colle. L'homme, la voiture, l'assurance qui va avec. Je me coltine suffisamment de sujets plus ou moins pénibles et au long court (les vaccins des enfants, leur suivi médical et de bien être, les vacances : où quand comment...), pour que celui-ci atterrisse chez l'iMari. Il passe tellement de temps avec ses iDevices qu'il faut bien y trouver de la rentabilité à un moment. C'est l'iMari qui prend l'assurance automobile. La voiture est à son nom (d'a...

Feu (#Maria Pourchet)

Passion Adirondack J'ai fini  Feu . En fait je ne l'ai pas quitté. J'ai aimé le rythme, l'histoire (même si elle cède à une petite facilité narrative, celle que l'on devine aisément et où on se dit "non elle ne va pas céder, elle va pas faire ça" et bien si elle le fait), les deux personnages assez à contre-temps dans un roman, mais bien dans le temps de la vie réelle.  Elle écrit presque comme elle parle. Ce ne sont pas toujours des phrases grammaticalement correctes, l'implicite est partout, je suis sûre qu'il m'en manque. Des références à des milieux du travail précis : celui de la finance dans les tours de La Défense, de l'université pour les enseignants-chercheurs, c'est vivant, exigeant à la lecture, une maîtrise du vocabulaire et des tournures qui en disent bien plus long que le seul assemblage des mots. Une histoire farfelue, gentiment pathétique, d'une adultère qui nait entre deux personnes; se développe et ... si on passe...

Réminiscence (des vacances)

Tentative d'aquarelle simplifie J'aurai voulu qu'on se braconne un peu, que tu me rescousses la fourrure de tes mitaines, que tu me tristes le coeur correct tsé comme on  remet un cadre droit ; je t'aurai montrais que je sais sourire avec ça moi la carcasse du mot anxiété  Marie-Andrée Gill - Chauffer le dehors Petit livre de poésie  québécoise, achetée à L'Anse-Saint-Jean. Sous la chaleur de septembre il faut bon lire quelques poèmes qui me ramènent sur les bord du Saguenay, qui évoquent d'autres lieux, d'autres saisons avec d'autres mots que notre grammaire codifiée par l'Académie Française. Je cherche dans le bois et les chiennes de vivre le remède aux morsures de ta douceur  qu'à la bouette des rôles à jouer Marie-Andrée Gill - Chauffer le dehors