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Articles

Affichage des articles du 2022

Brutale et radicale, la Solonas contemporaine

Françoise Pétrovitch, expo derrière les paupières à la Bnf A l'opposé de Franzen, il y a Despentes. Pas de Dieu, mais des cas de consciences, des cas de vie plutôt. Sans en faire tout un plat, mais un livre bien sûr, qui n'a rien de moral, ni de moralisateur. Despentes, c'est la Solanas contemporaine. J'adore la radicalité, la brutalité, l'absence de recherche de consensus. On s'en fout d'être aimé, d'être apprécié. Ce n'est pas non plus la provocation pure, c'est être et dire sans se poser la question de l'accueil, de l'effet de la réception.  Décidément plutôt crever que de faire du yoga.  Cher Connard - Virginie Despentes. Le livre a fait le buzz à la rentrée. Nommé comme le livre "féministe" par excellence. Ce n'est pas un livre féministe, c'est un livre de son temps, qui parle des sujets de son temps et qui prend le temps de décortiquer les points de vue, sans dire ni la bonne parole, ni la bonne action. Il décrit ...

Se dépouiller de Dieu (#Franzen)

sous le sapin C'est de la bonne littérature, ça ne se discute pas. C'est bien écrit, même mon niveau d'anglais me permet de dire ça. L'histoire nous prend, nous emmène, nous implique dans cette famille.  Je viens de finir le dernier Jonathan Franzen, vous savez l'écrivain qui écrit trop peu, mais des pavés à chaque fois, avec des allers-retours dans le temps, dans les lieux, dans les liens, entre les personnages. Il est bien, je ne l'ai pas lâché. C'est un bon cru.  Et pourtant, j'ai un goût d'insatisfaction, une attente, un truc qui me gratte. Pas de héros dans ce livre, s'ils sont tout attachants, aucun n'est parfait, les personnes sont humaines avec leurs faiblesses, leur excentricité, leur façon de voir les choses parfois très autocentrée. Le livre commence en 1971, à Noel et les événements se suivent sur quelques années au fil des fêtes religieuses  : on est dans une famille de pasteur. Le père est pasteur, rêve de tromper sa femme ; la ...

LE (bon) business model*

Paris Bercy  La semaine dernière je suis allée à un concert. A Bercy. Qui ne se nomme plus Bercy d'ailleurs mais un nom qui fait la promotion d'une chaîne d'hôtels. Encore un lieu où je n'avais pas mis les pieds depuis au moins vingt ans. J'y suis allée avec une copine, nous avions pris nos billets il y a six mois, telle une clause de revoyure quand j'ai quitté le cabinet. A fond dans l'énergie du moment (celui de l'époque et celui du concert), : il fallait que ça bouge, il fallait qu'on danse, qu'on chante, qu'on crie, qu'on respire. On s'est d'abord retrouvée dans un café blindé en face du POPB (l'ancien nom de Bercy), que des femmes dans ce café, comme au concert ensuite, majoritairement des femmes, les hommes étaient des accompagnateurs. Nous avons bu un verre de Côtes du Rhône et avalé une planche mixte charcuterie-fromage que nous avons mangé sans pain car le serveur était trop débordé pour nous l'apporter, malgré no...

Balade perse (#Happiness)

à voir sur Arte Jolie série sur Arte, avec des épisodes de 5 minutes environ, la bonne dose. Pour la faire courte : c'est un teen road movie en Iran. Et avec ça je n'ai rien dit. Je n'ai rien dit : De la beauté de cette langue. Ça sonne à mes oreilles comme de la poésie.  La seule fois où j'avais entendu du perse c'était dans Le bureau des légendes (pas du tout le même registre!) quand Phénomène part en Iran. je croyais que cet accent trainant sur les syllabes était sa façon à elle de parler. Raté, ce sont les intonations de la langue.  De la recherche du père. C'est une ado qui traverse le pays dans le camion d'un jeune homme qu'elle vient de rencontrer, et qui est un dealer pour voir son père qu'elle ne connait pas. De la vie dans ce pays. Il ya des codes à suivre, c'est possible de partir entre ados avec un dealer (!) mais accompagnée : elle y emmène sa meilleure amie qui téléphone régulièrement, à sa mère pour donner des comptes rendus, et s...

In the mood for poetry (#Nathalie Clifford Barney)

Peinte par Germaine Brooks, avec son manteau gris T'écrire des poèmes! Mon mal dépasse encor la mesure des vers, Et l'ombre de ma joie en ce ciel à l'envers          Est  encore trop la même! ... Et  pendant ton absence ils protègent mon toit Où j'écoute en priant ce qui me vient de toi. Par dessus la rumeur vile, trompeuse et preste,  Ce qu'ils disent "perdu" c'est tout ce qui me reste !. Etoiler de mes peurs ce céleste univers ? Trouver à ma tristesse un lumineux langage ? De la séparation faire une meilleur suage ? Jeter sur cet abîme un arc en ciel, un pont Par où, ressuscités, mes chagrins s'en iront ? Fidèles, au chevet chaque soir, ils reviennent ; Puis, à l'aube, au réveil mes songes les contiennent. Ne m'apportent-ils pas un écho de ta voix ?

Parisiennes citoyennes !

Ce vendredi, j'en ai fait un buissonnier, comme ça m'arrive régulièrement : expo, manger un bon truc en route, ciné. J'ai fait mon call à 10h, un truc bref, à 10h20 j'ai acheté mon billet en ligne et hop dans le métro. Direction le musée Carnavalet pour l'expo Parisiennes Citoyennes! J'ai écouté en route un podcast de la commissaire d'exposition, ce qui m'a évité de regarder sa video en début d'expiration dans un petit couloir étroit et dans le passage. Du monde pour un vendredi matin 11h et quelques. Des femmes à plus de 90%, les rares hommes présents étaient en couple. Pas d'hommes seuls. C'est étonnant : l'Histoire déplacent en général des foules, celle  des femmes déplacent des femmes. Pas assez interessant pour les hommes, en tout cas le vendredi. Parcours historique des différentes luttes des femmes de la Révolution aux années 2000. Des affiches, des photos des portraits, quelques oeuvres d'art,  très bien documenté. j'aurai...

Grande fatigue!

L'homme sur la falaise - Alberto Gicacometti Une nouvelle newsletter féministe vient de voir le jour. C’est Bayard     qui l’édite, Bayard est groupe d’édition détenu par une Fondation Catholique     qui détient entre autres J’aime Lire, Astrapi… des publications hautement recommandables pour la jeunesse. J’ai été abonnée dès le numéro 2 à     J’aime lire, et pareil pour Astrapi (qui se rappelle des Copains des Tilleuls ou de Touffu ?). Mes enfants ont eu droit à tout de     Popi à Okapi (mais en grandissant ils ont décroché, pas un n’est arrivé à Phosphore).   Et aujourd’hui ils éditent ViveS, leur nouvelle newsletter, écrite par … un homme ! Il se dit féministe, il semble connu pour ça, et la newsletter en fait toute la promotion :  de sa société de production, de ses Ted talk, du fait qu’il a co-fondé la Fondation de femmes.    Le titre de sa newsletter est « gender fatigue ». Moi, rien qu’en re...