grosse étape : whisky ET gin
humidité au sol : peu impactante pour la journée, des chemins pour se déplacer!
humidité au sol : peu impactante pour la journée, des chemins pour se déplacer!
humidité dans l'air : alcoolisée
rencontre : une biche écrasée au bord de la route (les jours suivants, j'ai vu les vivantes), une chauve-souis écrasée au bord du chemin, 4 lapins sautillant dans un pré, une vache à frange longue et grandes cornes entourée de lapins, des dauphins sur la traversée.
En Ecosse, j'ai succombé à l'attraction touristique évidente : les distilleries.
Pour la connaissance scientifique certes, pour la curiosité aussi, pour pouvoir briller en société (tourbé, pas tourbé, secrets de fabrication) - un petit peu de mansplaining, et surtout pour la dégustation. Pour savoir apprécier aussi.
Pour la connaissance scientifique certes, pour la curiosité aussi, pour pouvoir briller en société (tourbé, pas tourbé, secrets de fabrication) - un petit peu de mansplaining, et surtout pour la dégustation. Pour savoir apprécier aussi.
Je n'ai évidemment pas retenu le processus de fabrication dans le détail, juste que ce n'est au final pas très compliqué (contrairement à ce qu'on nous explique), je pourrai presque en faire à la maison avec ma cocotte minute, la partie délicate étant effectivement de séparer les molécules d'alcool, d'où la température d'ébullition qui va nous trier les CH3 des C2H6. On comprend alors le rôle des bouilleurs de cru avec leurs alambics ultra-compliqués pour maitriser ces histoires de tri.
Nous en avons visité deux, parce que deux c'est mieux qu'une.
Non ce n'est pas ça.
La première était à côté de chez nous, une petite structure dans un vieux bâtiment, qui nous a accueilli le le demain de la tempête, alors que l'élécricté n'était pas encore revenue chez nous. La distillerie de Tobaraigh avait un café où nous avons pris un café chaud (yeah!) et pu recharger nos téléphones.
Même sans la panne nous y serions allés, le café attenant était "cherry on top".
La deuxième, était aussi une petite distillerie sur une île voisine de Skye : Raasay Island qui était l'occasion d'une journée ailleurs (quel dépaysement!), sur une île avec une unique route, construite par un seul homme, à la main. 80km de route creusée et pelletée par un seul homme.
Et aussi parce que celle là produit du gin et que je suis fan de gin.
Ce qui différencie les whiskys, ce sont les cuves de fermentation (laiton ou bois) et la durée maitrisée par la température (un peu comme le slow cooking); les mélanges entre les cuves (tant que ça reste dans une même distillerie ce sont des single malts) et enfin les tonneaux dans lesquels ils sont vieillis. Et là ce sont les bonnes vieilles recettes secrètes, tous des tonneaux en chêne (pour que soit du whisky écossais), mais ce qu'ont contenu les tonneaux avant, relèvent quasiment de la magie (du sherry, du rhum, du porto, du bourbon, du vin même?) et les mélanges des différentes mixtures : de la sorcellerie.
Les distilleries ont bien marketé leur histoire et c'est chouette d'entendre les gens les raconter : le maître distilleur - au doux prénom de Alasdair pour Raasay (j'avais imaginé un super gars, en kilt, genre le héros des la série Outlander, je n'aurai jamais du le googliser) - tiendrait les recettes des carnets de son grand-père. Peu importe si c'est vrai, l'imaginaire qui avec l'histoire m'a emmené sur des vieux carnets qui sentent le renfermé et la tourbe (comme mes chaussettes des jours précédents), écrites à la plume (le stylo bille est moins chic et moins facile à associer au whisky) d'une écriture de pleins et de déliés difficile à déchiffrer. La réalité est certainement bien plus prosaïque.
Il faut que tout ceci vieillisse un an et un jour avant d'être mis en bouteille. Selon certains, l'age des whiskys joue peu sur le goût, c'est d'abord une histoire de spéculation et de marketing : on achète des bouteilles pour les 10 ans de mariage, les 18 ou les 21 ans des enfants.
Deux visites pour nous expliquer à quel point faire du (bon) whisky relève d'un travail d'orfèvre : c'est précis, avec des étapes incontournables, tout est important : l'eau de source, la tourbe, le blé, la température, la durée, les tonneaux, les mixtures... On ne rigole pas le process (que je pourrai faire avec ma cocotte minute je le rappelle).
Et le gin alors?
- ladies, that 's for you, nous dit le guide.
Le whisky c'est pour les hommes, le gin c'est pour les femmes.
C'est posé en introduction. Un fait, non discutable. Je me dis que les chiffres de consommation disent probablement la même chose, ce qui est aussi question de marketing et de publicité. On se perd entre l'oeuf et la poule.
Alors ma brave dame, rien de plus simple que de faire du gin.
Il nous l'explique en 2 minutes, leur production de gin pour l'année est fait en 2 semaines (je rappelle : le whisky pour avoir son appellation écossaise doit vieillir un an et un jour en fût de chêne), 'n'importe quel substrat (le spirit) fait l'affaire : il n'est nul besoin que ce soit du blé de qualité - séché ou pas à la tourbe, ce pourrait être de l'alcool de pomme de terre ..., on le distille deux fois de suite, sans tout le tralala de séparation des molécules, en faisant passer les vapeurs de distillat dans un mélange d'herbes et de genièvre. C'est le mélange qui fait le goût unique de chaque gin.
- c'est le même principe que ton thé. En fait, tu bois du thé amélioré, remarque l'iMari toujours fort à propos.
Puis c'est en bouteille et dans le verre. Tout aussi simple de boire du gin : on verse le gin sur des glaçons avec une tranche de citron (ou de concombre à mon avis).
2 heures de visite, 2 minutes pour le gin.
52 semaines de production, 2 pour le gin.
36 étapes complexes, 2 simples pour le gin.
Single ou blend, tourbé ou pas, écossais, irish, amercain... gin un seul mot.
Le whisky c'est pour les hommes, une fabrication longue et complexe, avec de multiples variables que seuls les connaisseurs savent maitriser à déguster avec un certain protocole.
Le gin c'est pour les femmes, court, simple, sans chichis à peine besoin d'une cocotte minute, une bonne casserole et un sachet d'herbes avec quelques baies de genièvre suffisent.
Du thé amélioré selon l'iMari, quasiment au même prix que le whisky.
Même les boissons sont genrées par le marketing, les histoires qu'on veut bien croire et les récits qu'on perpétue.
Je ne sais pas ce qu'en pensent les dauphins qu'on a croisés en rentrant en ferry de Raasay, ce fut juste un moment de grâce pour clore la journée.
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