Rajesh Vora - baroque du quotidien @rencontres photographiques d'Arles |
Au siècle de l'invention de la machine vapeur et de l'électricité, à la période du romantisme, l'année de la parution Des fleurs du mal de Baudelaire, il y a eu l'arrêt DUBAS, qui a fait jurisprudence sur le viol.
Cet arrêt a posé que d'avoir un rapport sexuel avec une femme (à l'époque le viol des hommes n'existait pas) pendant qu'elle dort est un viol.
L'arrêt est toujours en vigueur, il a même participé à la définition légal du viol aujourd'hui "par violence, menace, contrainte ou surprise. Le fait de dormir entre dans la catégorie "surprise".
C'est simple, évident, plein de bon sens.
Si deux siècles avant le nôtre, on était déja capable d'établir cette règle, pourquoi ce n'est pas rentré dans la tête des hommes d'aujourd'hui?
Ils sont compris le principe de la machine vapeur, (ils ont même poussé plus loin ce qu'ils appellent le progrès), ils savent bien utiliser l'électricité, certains ont même lu les fleurs du mal, le romantisme s'est développé en 3G (galanterie, grivoiserie goujaterie), mais visiblement ce qu'est un viol certains le découvrent encore.
La défense des accusés de Mazan est troublante. Parfois ils nient la vérité :
- je ne suis pas rentré dans la chambre.
Ils sont alors confrontés aux images filmées (par le mari, Dominique Pélicot)
- Ok je suis rentré, mais je ne l'ai pas touché
Un peu plus loin sur le film.
- Ok je l'ai touché mais je ne l'ai pas pénétré
Quelques images après.
- Ok je l'ai pénétré mais je croyais qu'elle allait se réveiller
On va jusqu'au bout du film.
- Ok mais son mari était d'accord.
Jusqu'au bout, ces hommes nient les faits. Jusqu'à ce qu'ils soient confrontés aux images où nier est impossible. Elle dort, il y a pénétration, c'est un viol.
Mais son mari était d'accord. Il a donné l'autorisation.
Messieurs les accusés, je crains que la définition ne dise rien là dessus. Je crains même que le mari ne puisse rien pour vous. Personne n'appartient à personne, et ne peut vous donner une quelconque autorisation.
On rappelle que le site sur lequel le mari recrute ces hommes se nomme asoninsu.com.
"A son insu".
Ces hommes ne sont pas analphabètes puisqu'ils arrivent là, peut-être ne savent-ils pas ce que veut dire "à son insu".
A son insu veut dire "sans qu'elle sache".
C'est exactement ce qui les a attirés.
Sans quelle sache. Donc la surprise. Donc ils sont coupables.
Par n'importe quel bout de la définition, ils sont coupables.
Ils sont coupables depuis 1857, ça n'a rien à avoir avec #metoo
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