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Articles

Affichage des articles du mars, 2023

Ils sont fous (mais ne leur pardonnez pas)

Ruth Marten vue à Drawing Art Fair Paris P arfois cette démarche et tout son bagage genré m’épuisent. Au cours des années, j’ai du m’entrainer à supprimer les « je suis désolée » d’à peu près tous les emails professionnels que j’écris ; sinon chacun pourrait commencer par : désolée pour le délai, désolée pour la confusion, désolée pour tout ce que tu veux. Il su ffit de lire les interviews des femmes exceptionnelles dans les magazines pour entendre leurs excuses. Mais je n’ai pas l’intention de dénigrer la contrition : je laisse mon desolée quand il est vraiment senti. Et bien sûr, il y a plusieurs orateurs, chez qui j’aimerais entendre plus de tremblements, plus d’incertitudes, plus d’excuses. Maggie Neslon     -     Les argonautes. Moi j'aimerai entendre un désolé : de ce  monsieur  qui nous sert de  président  de la république (#jesaismieuxquevouscequilvousfaut) de son violeur de m inistre de l'intérieur ...

Jolies chaussettes et vie tranchante (#Roxane Gay)

Chiharu Shiota (vue à Drawing Art Fair Paris) Je vois les chaussettes de beaucoup de gens, et je peux vous dire qu'en hiver tout le monde ou presque porte des chaussettes de marche et qu'elles sont toutes grises ou marrons. Mon ostéopathe. J'ai pensé à elle ce matin en rangeant mon tiroir à chaussettes. J'étais à deux doigts de mettre mes chaussettes de marche, marque suisse, en laine, qui s'accordent à la forme du pied, pas un faux-pli (ni un vrai non plus) dans sa retraite d'hibernation (ou plutôt de printanisation)  en attendant la prochaine randonnée. Puis j'ai eu froid et humide et je les ai carrément enfilées. Je me dis que finalement nous sommes nombreux et nombreuses à aimer nos chaussettes de marche qu'importe la saison pourvue qu'on ait le confort! S'il y a bien une chose dont je ne manque jamais ce sont les chaussettes. De chaussettes et de livres.  Quand je voyage, même pour le boulot, même juste une nuit, j'ai toujours des chauss...

Je dois vieillir je ne me suis même pas énervée

Collage du week-end Je joue un peu avec le feu en ce moment : depuis le début des grèves je prends des trains plusieurs fois par semaine, souvent en espérant faire le trajet aller-retour dans la journée. Un peu gonflée peut être, naïve surtout. J'y suis arrivée : un peu, pour Nantes j'ai du partir la veille et revenir le lendemain ; beaucoup, Lille, partir plus tard et rentré plus tard ; passionnément : Montpellier partir plus tard ; et aujourd'hui pas du tout. Aujourd'hui, je ne suis jamais arrivée à destination. Mon TER le k16 en direction de Boulogne sur Mer est tombé en panne à Amiens. Nous avons attendu un peu, puis 30 minutes, puis une heure de retard annoncé. J'ai voulu changer mon train retour pour avoir le temps de faire mon rendez-vous sur place, à Abbeville. Le seul train de retour était celui que j'avais réservé,  vers midi, ou alors le soir à 19h.  L'absurdité de ces trajets était qu'en attendant que celui là redémarre je risquais de louper ...

Nous ne sommes pas dans une série Netflix (#Jennifer Haigh)

Quand je me lasse des essais, des récits (ça arrive) et que j'ai envie d'un dimanche sur mon canapé à lire, je me rabats sur de valeurs sûres. Les éditions Gallmeister, par exemple. Au hasard de leurs dernières publications, j'ai hésité entre le dernier de Tiffany Daniel et une écrivaine que je ne connaissais pas.  Jennifer Haigh, issue du "creative writing", avec une personnage principale qui travaille dans une clinique d'avortement. Ce qui me semblait des bons ingrédients pour un excellent roman. Effectivement, le roman se lit d'une traite. Bien écrit, bien traduit. Et bien dans l'actualité, dans nos questions de société. Le roman tourne autour de Claudia, la quarantaine et de trois autres personnages principaux en lien avec elle. Son vendeur d'herbe, éminemment sympathique Timmy. Anthony, un autre client  de Timmy, catholique convaincu, qui n'a plus toute sa tête, sous influence et qui manifeste devant la clinique pour y prendre des photos. ...

Où sont les femmes ?

Dans le train.  Pas la chanson. Je reviens de Nantes, aujourd'hui avec une des rares train en circulation de la journée. Je n'ai pas eu de la chance, j'ai juste changé à chaque fois ue le trajet retenir était supprimé. Vous imaginez bien que ça ne s'est pas fait du premier coup et qu'au final je suis arrivé la veille et repartie le lendemain, pas au premières heures.  Dans le train, dans mon wagon de Première (en vieillissant, je joue le confort et le plaisir de la place isolée)  est quasiment complet. Quand je lève le nez et que je regarde autour de moi, que des hommes. Pas tous en costume cravate, j'ai vu sur un calligraphe qui passe les deux heures à écrire ses signes en japonais et dessiner autour (je me plais à imaginer des haïkus), un grand gars genre bobo cool (le baba cool qui a vieilli) qui parle au téléphone d'un voix suave en hollandais, le coincé d'un mètre cinquante en jean serré qui regarde un film un mercredi matin à 11h.  Peu de costume c...

Un face à faces tout en exclusion (#Sceaux)

... c'est la confirmation visuelle de la trace laissée par les hommes, uniquement les hommes Je cours au parc de Sceaux tous les dimanches ou presque, entre 5 et 10 kilomètres selon ma forme, ma motivation, mon degré de culpabilité. Je finis vers le château, et là il y a des expo photos en plein air. Des grandes photos, qui mettent en valeur la région des Hauts de Seine (Gloire aux Hauts de Seine, et à son PIB les plus élevés des départements de France). Depuis quelques mois, c'est Face à faces, les figures des Hauts de Seine, une série de photographies qui met en valeur des figures sculptées du département. Quatre photographes y ont contribué, à parité femmes et hommes, la commande a été passée par la Directrice de la Communication du Département (c'est une fonction principalement occupée par des femmes : parler aux gens c'est une affaire de femmes, presque dans les gênes pourrait-on penser), le commissaire de l'exposition est un homme. Mais là n'est pas LA que...