Katrien de Blaweur - vue à Arles en 2022 |
Il y a des news qui me rendent dingue (oui, je sais, en quoi ça peut vraiment aggraver mon cas?), il y a des paradoxes dans le monde dans lequel on vit, dans Le Monde que je lis (A la Une, Société, Culture), que parfois je me dis que je dois être à côté de la plaque, que nous sommes beaucoup à être à côté de la plaque.
Dans le journal Le Monde, un article écrit par un grand reporter (Raphaëlle Bacqué, qui ne veut pas être "une grande reporter" ou reportrice) qui raconte sa semaine de marche et de jeune en Bretagne cohabite aisément avec les enfants scolarisés qui n'ont pas de domicile fixe, ce sont certainement les mêmes qui n'ont pas pu manger pendant le confinement par manque d'accès à la cantine.
Certains n'ont pas de quoi manger, et d'autres paient (cher) pour ne pas manger, écrivent dessus et gagnent leur vie avec.
Dans le même temps, des gens manifestent contre la (nouvelle) réforme des retraites; réforme qui n'embarque rien de substantiel (ni la fin des régimes spéciaux, ni une idée de retraite à points qui avait l'avantage de plus d'équité), réforme qui ne fait qu'accentuer les inégalités existantes entre les hommes et les femmes, entre les riches et les pauvres.
D'autres se battent pour rester à la tête de l'IMA : Jack Lang 83 ans, et Jean-Yves Le Drian 75 ans, ou encore à la direction du Chateau de Versailles pour Catherine Pégard 68 ans.
Messieurs dames, laissez la place à des plus jeunes, permettez-leur de cotiser, allez profiter de votre taux plein.
Les sénateurs ne veulent pas non plus renoncer à leur régime spécial de retraite, ils ne valideront donc pas un autre système qui viserait plus d'équité si eux perdent leurs avantages, ni les employés d'EDF, ni la SNCF, ni aucun de ceux qui n'ont pas besoin de 25 bonnes années pour avoir juste une retraite minimum (puisque quelques dernières années suffisent) ou encore tous leurs trimestres puisque dans ces Groupes il y a une continuité de carrière. Et tous ces gens sont des hommes, qui ne sont jamais posé de question de s'arrêter ou pas, du temps partiel pourquoi pas, pour s'occuper des enfants ou des parents âgés et qui au final ne supportent aucune conséquence des choix faits avec leur compagne à un moment de leur vie commune.
Et il y a ce gentil Ministre de l'Education, qui semble indolore et sans saveur, dont les enfants sont scolarisés à l'école Alsacienne, la plus prestigieuse institution privée parisienne, dans laquelle on rentre par cooptation et qui a les meilleures dotations en moyens... au moment où paraissent dans la presse les indices de position sociale des collèges et lycées croisés avec les dotations de moyens, que ce soit en valeur absolue ou par élève, l'Ecole Alsacienne est loin devant toutes les autres.
Sans parler de ce dîner présidentiel "pour tenter de trancher sur la fin de vie" : 16 invités, 2 femmes parmi les invités (dont une Ministre). En revanche on y invite bien tous les présidents des comités d'éthique et de Navare, un philosophe de l'ENS, les tenants de la législation actuelle : tous ces gens sont des hommes (blancs). Et bien sûr, les 6 représentants des grandes religions de France : un représentant des évêques de France (grand représentant des pédocriminels catholiques de France), celui des protestants, le grand rabbin de France (mais non il ne pouvait pas inviter Delphine Horvilleur première rabbine de France), le recteur de la Mosquée de Paris (la question des femmes ne se pose pas ici), les orthodoxes ont leur entrée ainsi que les bouddhistes (grande religion de France ?). On note que les Chrétiens ont trois représentants, plus que les femmes. Il y a une sur-présentation des religions dans ce dîner sur cette question : plus d'un tiers, à comparer au pourcentage de personnes pratiquantes en France (en content les boudhistes évidemment) ; une sous-représentation des femmes, et évidemment une totale représentation des intellectuels plutôt que des gens concernés, c'est à dire les aidants, les soignants, la famille proche.
Messieurs, savez-vous que les 2/3 des aidants sont des femmes ?
Bref, la lecture de l'actualité me donne mal au coeur, j'ai souvent l'impression qu'on se moque de moi, qu'on essaie de me raconter un monde qui n'existe pas, dont toute une partie a été gommée.
On appelle ça démocratie, quand les politiques s'assurent de renforcer les privilèges deja bien établis.
Finalement, les femmes et les pauvres peuvent poursuivre leurs efforts, c'est ça la solidarité non?
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