Musée d'Olympie - Grèce |
Un dimanche soir, je vais au cinéma, en voiture (j’ai honte) pour parcourir les quelques kilomètre, là où je pourrais marcher ma quinzaine de minutes. Je suis fatiguée, c’est le retour à pied qui me pèse, alors je choisis la facilité. A la radio, je mets France Inter, je tombe sur Le Masque et la Plume, les dernières minutes de l’émission (celle du 29 août). Au moment où Jérome Garcin donne la parole à Olivia de Lamberterie pour son conseil de lecture, un premier roman qu’elle commence à raconter. Je passe sur les premières remarques de Jérome Garcin « Très bien », puis « Formidable » avec son timbre patriarcal, professeur valide le choix proposé. Pas un ton enthousiaste, disponible à l’écoute, prêt recevoir un bon conseil de lecture de la part de quelqu’un qu’il estime, mais le « très bien, formidable » où on imagine le regard de vieux par-dessus les lunettes, le sourire entendu qui attend que ça se passe, mais qui sait déjà tout et qui dirait « oui,oui, continuez » s’il n’était pas à la radio.
Il fait pire, à 48 minutes et 21 secondes, il lui coupe parole en plein de milieu de sa chronique.
Jérome Garcin raconte à la place de sa chroniqueuse Olivia de Lamberterie l’histoire du livre. Elle est polie, elle lui dit « tout à fait » pour surenchérir à son explication, elle tente de reprendre le fil de sa chronique, mais Jérome Garcin parle en même temps qu’elle, par-dessus elle. Elle se tait, il lui laisse de nouveau la place, il reprend la parole, elle lui redit « absolument », essaie de finir sa chronique, on entend son souffle à lui en arrière-plan, on sait qu’il va de nouveau parler, ce qu’il fait de nouveau à 48 minutes et 55 secondes, mais là c’est fini, il ne lui laissera plus de place, il a repris le micro, s’impose et dira même le titre et l’auteur à sa place.
Sa voix à lui écrasant sa voix à elle.
C’est tout simplement insupportable.
Je trouve déjà ce monsieur condescendant quand il parle de culture, et maintenant son comportement avec une de ses chroniqueuse est grossier, indigne à l’antenne, de service publique de surcroit.
Monsieur, quand prenez-vous votre retraite (65 ans)?
La même semaine, quelques émissions plus tard, Grand Bien Vous Fasse. Trois invités : deux hommes, et une femme sociologue. Parmi les hommes un professeur émérite. Inutile de dire que Aurèlie Jeantet (la sociologue) a eu du mal à s’exprimer, à aller au bout de ses idées quand ce n’est pas au bout de ses phrases. Ce professeur de 75 ans (Vincent de Gaulejac) a surpassé tout le monde en temps de parole, même quand l’animateur ne le sollicitait pas. Je ne dis rein de ces idées et propos à lui, qui datent un peu. Depuis combien ce temps ce monsieur n'a pas mis un pied dans une entreprise?
France Inter, vous avez là un sujet. Vos animateurs doivent réguler les interventions de leurs invités fussent-ils émérites, ou se réguler tout seul en laissant leurs chroniqueuses faire ce pour quoi elles sont payées.
Et de l’autre côté, on a ce festival de cinéma de San Sebastian qui dans son palmarès n’a que des femmes, plus ou moins jeunes. Je ne connais pas ce festival, je ne suis pas le cinéma comme je suis la littérature. Est-ce que ce festival a fait le buzz du fait de son palmarès ? Toujours est-il que j’ai envie d’aller voir plusieurs des films récompensés.
On a d’un côté des hommes âgés qui dominent les ondes et de l’autres de femmes plutôt jeunes qui dominent un festival de cinéma.
Un peu d’équilibre ne ferait de mal à personne, ou plutôt du bien à tous : des femmes moins jeunes et des hommes plus jeunes pourraient agrémenter le paysage culturel.
Commentaires
Enregistrer un commentaire