Ma balade de midi |
Les lectures d'avril étaient comme la météo, variées, diverses, des grands hauts, un bien bas, du très décalé et du plus classique. Toutes parlent de notre monde, celui dans lequel on vit avec toutes ses nuances, et notre façon unique de l'aborder : en se prenant pour un cosmonaute, en étant saoul, sans attache ou en cherchant d'autres, en secret comme une agente ...
Love me tender - Constance Debré. Cette femme est une énigme qui me fascine. Elle est issue de la famille du même nom dont on a tous entendu parler parce que personnalités publiques, politiques, avocats journalistes, ou artiste (le musée de Tours Olivier Debré : fabuleux). Elle se métamorphose depuis plusieurs années maintenant ; l'avocate parisienne prometteuse mariée et mère de famille s'est dépossédée de tout : biens matériels, carrière, couple, et dans ce dernier livre y compris du lien avec son fils, le maintien de ce lien qui devenait un combat. Elle s'est réduite à sa vie intellectuelle (et sexuelle), grande maigre, elle n'est pas intéressée par manger, par posséder ni les choses ni les gens, sa vie se résume à penser, écrire (et baiser, voire aimer parfois). L'écriture est aussi ascétique que sa vie.
Les impatientes - Djaïli Amadou Amal. C'est le prix Goncourt des Lycéens, mais qu'est-ce que je me suis ennuyée! Ce n'est pas le sujet, qui devrait m'emballer - la liberté des femmes en Afrique, - mais son traitement, pas la hauteur, ou l'écriture trop linéaire été prévisible? Ce livre et moi, nous nous sommes loupés.
The SCUM Manifesto -Valérie Solanas. SCUM : society for cutting up men. Et ce n'est pas une blague. On a beaucoup écrit sur ce livre écrit en 1967, par celle connue pour avoir tiré au revolver sur Andy Wahrhol. On a beaucoup parlé de cette femme, plus que de son livre parce qu'elle a été incestée, prostituée, SDF, artiste, mentalement dérangée... autant d'attributs qui visent à décrédibiliser sa pensée ou à la réduire à un de ceux-là. Je crois surtout quel ce qu'on dit sur elle est pour éviter de voir et de reconnaître que ce manifeste est sérieux et cdonc dérangeant. Une société sans hommes. Il exprime la rage jusqu'au bout, renverse la table et ne cherche pas à se faire entendre ni à être poli.
Les cosmonautes ne font que passer - Elitza Gueorguieva. Ecrit à la deuxième personne du singulier, on est tout à côté de la narratrice, on voit le monde par ses yeux d'adolescente. C'est la chute de l'empire soviétique et la fin de sa grandeur vue par une adolescente qui veut devenir Iouri Gargarine : elle vit si c'était la conquête de l'espace. Que faire quand l'empire soviétique n'est plus le seul modèle à suivre et que les grands héros soviétiques sont déchus? Frais, léger, drôle, une autre façon (malicieuse) d'aborder la vie.
Commentaires
Enregistrer un commentaire