#27 d'une année sans (lire des hommes) |
C'est un retour dans le passé : celui avant les téléphones portables et internet et où le village d'à côté de chez nous était exotique. C'est l'histoire de la traversée vers l'âge adulte, de la découverte de ce qu'on ne connaît pas, qui implique ouverture et prise de risque. Comme souvent chez Claudie Gallay, il y a la rencontre entre les générations, il y a le temps de s'apprivoiser, puis celui de se quitter. Il y a l'ambiance qui s'installe, les personnages secondaires qui s'étoffent, la vie qui défile qu'on regarde passer, et puis qu'un jour on embarque. Claudie Gallay, c'est l'auteur des Déferlantes. Pour celles et ceux qui sont passés à côté, notez-le pour l'été, il existe en poche.
On a tort de dire qu’il y a les riches et les pauvres, d’opposer les gens en fonction de l’argent, des biens qu’ils possèdent. La vraie différence est ailleurs, la frontière fondamentale. En vérité, il y a ceux qui sont de quelque part, liés, reliés à une terre à un lieu, ceux-là ont un sol, un foyer et quoi qu’ils fassent, où qu’ils aillent, ils ont cette attache et ils reviendront toujours là, si ce n’est avec leur corps ils reviendront par la pensée, par leur entité, quand ils seront morts. Les autres sont des errant,. Ils ont une maison, un toit, des fois plusieurs maisons, ils arrivent qu’ils en changent, vendent, achètent, déménagent. Ceux-là n’ont pas de vrai chez-eux. On peut penser qu’ils sont plus libres, d’ailleurs ils se disent souvent plus libres parce que sans attache. On peut penser qu’ils portent leur maison en eux. Que partout, donc, ils ont chez eux.Mais il suffit de regarder leurs yeux. A ceux-là il manque quelque chose.
On ne peut aller loin que si on est ancré quelque part, peu importe où ; l'important c'est l'ancrage, le lien, l'attache, ce qui nous relie aux nôtres et à ceux qui restent. Ce qui nous relie à ce que nous sommes et d'où nous venons. C'est une force invisible qui nous y ramène souvent, c'est l'endroit qui nous fait du bien, c'est l'endroit où on se voit au calme, y passer du remps, se ressourcer et un jour peut-être y mourir. Fermez les yeux, vous savez où c'est.
Je veux tout avoir. Je veux être ici et ailleurs, partir et rester, je veux que les choses changent et que pourtant rien ne change, je veux grandir aussi, continuer à vivre ici, avec vous, et je veux aussi m’en aller, et je pleure de m’en aller, je veux tout garder, ne rien perdre, ne rien quitter, ne rien jeter et tout jeter pourtant, vivre ma vie, et continuer celle de ma mère et celle de ma grand-mère, et tourner le dos et m’en aller.
Et c'est justement parce qu'on est de quelque part qu'on peut être ici et ailleurs à la fois.
Et moi aussi je veux tout, être ici et ailleurs, et avoir l'ancien et le nouveau, ne rien perdre et tout gagner. C'est juste la vie comme on l'aime : faire de choix et ne renoncer à rien.
C'est comme ça qu'on prépare l'été. Entre autres.
Et moi aussi je veux tout, être ici et ailleurs, et avoir l'ancien et le nouveau, ne rien perdre et tout gagner. C'est juste la vie comme on l'aime : faire de choix et ne renoncer à rien.
C'est comme ça qu'on prépare l'été. Entre autres.
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