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Articles

Affichage des articles du septembre, 2024

Huis clos (#affaire de Mazan)

Michel Medinger @rencontres photographiques d'Arles Etudiée au lycée, j'avais adoré la pièce de Sartre et retenu que "l'enfer c'est les autres". J'en avais fait mon adage d'adolescente, sans comprendre à l'époque que ce qui me gênait chez les autres était surtout ma capacité relationnelle limitée. Ça devient l'enfer dès que je dépasse la dose.   Au procès de Mazan, il a été proposé à la victime - Gisèle Pélicot -  le huis clos, parce que "l'enfer c'est les autres" , sous-entendu on vous protège des autres, de leurs regards, de leurs commentaires, on fera ce procès entre nous, dans cette salle d'audience.  Dit comme ça, on s'attend presque à entendre : "ça va bien se passer Madame, avec ce huis clos". Gisèle Pélicot devait bien connaitre la version de Sartre ; toi, moi et un autre : c'est ça l'enfer. Elle a ouvert la salle au plus grand nombre, son procès est désormais publique. Je trouve ça très bien,...

1857 (#affaire de Mazan)

Rajesh Vora - baroque du quotidien @rencontres photographiques d'Arles Au siècle de l'invention de la machine vapeur et de l'électricité, à la période du romantisme, l'année de la parution Des fleurs du mal de Baudelaire, il y a eu l'arrêt DUBAS, qui a fait jurisprudence sur le viol. Cet arrêt a posé que d'avoir un rapport sexuel avec une femme (à l'époque le viol des hommes n'existait pas) pendant qu'elle dort est un viol.  L'arrêt est toujours en vigueur, il a même participé à la définition légal du viol aujourd'hui "par violence, menace, contrainte ou surprise. Le fait de dormir entre dans la catégorie "surprise".  C'est simple, évident, plein de bon sens. Si deux siècles avant le nôtre, on était déja capable d'établir  cette règle, pourquoi ce n'est pas rentré dans la tête des hommes d'aujourd'hui? Ils sont compris le principe de la machine vapeur, (ils ont même poussé plus loin ce qu'ils appellent l...

Lectures jumelées

Mary Ellen Mark @rencontres de la photographie Une récurrence sur la gémellité pendant mon été. Deux livres magnifiques où les héroïnes sont des jumelles, rousses dans les deux cas.  C'est un pur hasard. Je choisis mes lectures en fonction des autrices, pas encore selon la couleur des cheveux des héroïnes. Je crois qu'avec un tel critère, je risquerai de perdre du monde, déja que mon prisme de ne lire (presque) que des femmes n'est pas compris par tous (essentiellement ces messieurs, ce qui n'est pas difficile à interpréter d'ailleurs). Je pleure encore la beauté du monde de Charlotte McConaghy se déroule en Ecosse dans les Highlands où est menée un expérience de re-introduction des loups dans l'écosystème. C'est un roman, je ne sais pas si une telle expérience est réelle (Internet est mon ami et me dit qu'effectivement une expérience a été lancée en 2015), elle est largement inspirée de ce qui s'est fait à Yellowstone. La réintroduction des loups a ...

Marcher son âge

Au dessus d'Engins, Vercors J'ai pris un an.  Cet été, j'ai pris un an.  Comme ça en passant.  Comme tout le monde. Comme tous les ans. J'arrive à un âge où j'oublie l'âge que j'ai, je dois me remémorer l'année et hop une petite soustraction.  Ni vue, ni connue. Je n'ai jamais eu un grand goût pour les fêtes d'anniversaire, la mienne encore moins. Je ne suis pas certaine d'avoir compris le concept de fêter avec d'autres cette année de plus, celle qui te rapproche un chouia plus de la fin.  Même à vingt ans quand je me croyais éternelle. Plus qu'éternelle, je me croyais invincible, invulnérable. Je sais désormais  - avec l'âge - que je ne suis pas insubmersible, mon rapport à la mer l'a largement démontré dernièrement. Plus jamais sur un bateau! Je suis devenue vulnérable le jour où j'ai été mère. Je l'ai sentie quelques minutes après avoir mis au monde celle qui deviendrait l'iAdoe. Je ne suis pas (plus!) invincibl...