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Articles

Affichage des articles du décembre, 2022

Brutale et radicale, la Solonas contemporaine

Françoise Pétrovitch, expo derrière les paupières à la Bnf A l'opposé de Franzen, il y a Despentes. Pas de Dieu, mais des cas de consciences, des cas de vie plutôt. Sans en faire tout un plat, mais un livre bien sûr, qui n'a rien de moral, ni de moralisateur. Despentes, c'est la Solanas contemporaine. J'adore la radicalité, la brutalité, l'absence de recherche de consensus. On s'en fout d'être aimé, d'être apprécié. Ce n'est pas non plus la provocation pure, c'est être et dire sans se poser la question de l'accueil, de l'effet de la réception.  Décidément plutôt crever que de faire du yoga.  Cher Connard - Virginie Despentes. Le livre a fait le buzz à la rentrée. Nommé comme le livre "féministe" par excellence. Ce n'est pas un livre féministe, c'est un livre de son temps, qui parle des sujets de son temps et qui prend le temps de décortiquer les points de vue, sans dire ni la bonne parole, ni la bonne action. Il décrit ...

Se dépouiller de Dieu (#Franzen)

sous le sapin C'est de la bonne littérature, ça ne se discute pas. C'est bien écrit, même mon niveau d'anglais me permet de dire ça. L'histoire nous prend, nous emmène, nous implique dans cette famille.  Je viens de finir le dernier Jonathan Franzen, vous savez l'écrivain qui écrit trop peu, mais des pavés à chaque fois, avec des allers-retours dans le temps, dans les lieux, dans les liens, entre les personnages. Il est bien, je ne l'ai pas lâché. C'est un bon cru.  Et pourtant, j'ai un goût d'insatisfaction, une attente, un truc qui me gratte. Pas de héros dans ce livre, s'ils sont tout attachants, aucun n'est parfait, les personnes sont humaines avec leurs faiblesses, leur excentricité, leur façon de voir les choses parfois très autocentrée. Le livre commence en 1971, à Noel et les événements se suivent sur quelques années au fil des fêtes religieuses  : on est dans une famille de pasteur. Le père est pasteur, rêve de tromper sa femme ; la ...

LE (bon) business model*

Paris Bercy  La semaine dernière je suis allée à un concert. A Bercy. Qui ne se nomme plus Bercy d'ailleurs mais un nom qui fait la promotion d'une chaîne d'hôtels. Encore un lieu où je n'avais pas mis les pieds depuis au moins vingt ans. J'y suis allée avec une copine, nous avions pris nos billets il y a six mois, telle une clause de revoyure quand j'ai quitté le cabinet. A fond dans l'énergie du moment (celui de l'époque et celui du concert), : il fallait que ça bouge, il fallait qu'on danse, qu'on chante, qu'on crie, qu'on respire. On s'est d'abord retrouvée dans un café blindé en face du POPB (l'ancien nom de Bercy), que des femmes dans ce café, comme au concert ensuite, majoritairement des femmes, les hommes étaient des accompagnateurs. Nous avons bu un verre de Côtes du Rhône et avalé une planche mixte charcuterie-fromage que nous avons mangé sans pain car le serveur était trop débordé pour nous l'apporter, malgré no...

Balade perse (#Happiness)

à voir sur Arte Jolie série sur Arte, avec des épisodes de 5 minutes environ, la bonne dose. Pour la faire courte : c'est un teen road movie en Iran. Et avec ça je n'ai rien dit. Je n'ai rien dit : De la beauté de cette langue. Ça sonne à mes oreilles comme de la poésie.  La seule fois où j'avais entendu du perse c'était dans Le bureau des légendes (pas du tout le même registre!) quand Phénomène part en Iran. je croyais que cet accent trainant sur les syllabes était sa façon à elle de parler. Raté, ce sont les intonations de la langue.  De la recherche du père. C'est une ado qui traverse le pays dans le camion d'un jeune homme qu'elle vient de rencontrer, et qui est un dealer pour voir son père qu'elle ne connait pas. De la vie dans ce pays. Il ya des codes à suivre, c'est possible de partir entre ados avec un dealer (!) mais accompagnée : elle y emmène sa meilleure amie qui téléphone régulièrement, à sa mère pour donner des comptes rendus, et s...