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Articles

Affichage des articles du janvier, 2023

Rumination positive (#Andrea)

J'ai toujours un peu une crainte quand on m'offre un livre. Je suis presque soulagée quand c'est un livre que j'ai déjà lu, je le rends aussi sec. Je me sens obligée de lire un livre qu'on m'offre, et parfois ça m'ennuie. Il y a presque vingt ans quelqu'un m'a offert un des premiers livres de Marc Levy. Je l'ai lu, c'est écrit comme un roman de gare, se lit sur un Paris-Abbeville en regardant par la fenêtre, un mélange dégoulinant de bons sentiments, de semi-suspense romantique, de quelques éléments surnaturels magiques et hop c'est emballé. Je n'ai plus jamais lu Marc Levy, et j'ai contourné Russo qui me semble son acolyte. Mais à chaque paquet qu'on me tend, j'ai peur d'y trouver un Marc Levy.  Il y a aussi eu d'excellentes découvertes dans ce qu'on m'a offert au fil des années, ou prêté en me disant "lis-ça". Dans la réalité, je n'ai eu qu'un seul marc Levy mais la crainte est restée. A...

oh Hofesh! (#Shechter)

Hofesh Shechter Si je suis honnête, je dois reconnaitre qu'avant En corps  - l'excellent film de Cédric Klapish - je n'avais pas remarqué Hofesh. J'ai vu des spectacles de lui, plusieurs au gré de nos abonnements au Théâtre de la Ville depuis des années (peut être trop nombreuses ces années, ça devient une routine à reconsidérer), et aucun ne m'est resté en mémoire. D'autres chorégraphes ont marqué ma rétine, mes émotions, je me souviens de mouvements, de musique, de sensation.  De lui, rien.  Sauf sa belle silhouette depuis En corps , son air dégingandé et assuré, une nonchalance dansée et légère. Il est beau, agréable à regarder, sa voix est douce, ses mouvements sont fluides. Mais j'ai oublié tous ses spectacles. Et le dernier à la Philharmonie ne fera pas exemption, trop alambiqué, qui mélange de l'Opéra en accordant toute la première partie du spectacle à du Bach chanté en allemand, à des musiciens sur scène qui ne laissent plus de place à la danse,...

In the mood of poetry (#Sylvia Plath)

Dessins de Sylvia Plath Je l'ai croisé de nouveau dans mes lectures de fin d'année, je suis retournée lire ses poèmes et regarder ses dessins . Le pendu Par la racine de mes cheveux un dieu s'est emparé de moi. J'ai grésillé dans ses volts bleus comme un prophète du désert. Comme une paupière de lézard la nuit s'est fermée d'un bruit sec : Le monde n'est plus qu'un long jour blanc dans une cité sans ombre. Un ennui rapace a cloué ma vie à cet arbre S'il était moi il ferait ce que moi j'ai fait. Sylvia Plath

Des vies empêchées (#Rebecca Solnit)

  le bureau de Rebecca Solnit  souvenirs de mon inexistence J'ai fin l'année en lisant Souvenirs de mon inexistence de Rebecca Solnit, et j'ai trouvé la coïncidence des deux parfaitement adaptée.  La fin d'année était paisible après les derniers jours un peu animés et denses de façon très imprévue, et ce livre illuminait passait de l'ombre à la lumière comme le changement d'année. Il m'a fait l'impression de l'image qui se révèle au fond du bac dans l'obscurité du laboratoire du photographe, au temps où on développait encore nos photos. Le labo photo fait partie des activités que j'adorais et qui n'existe plus. J'en ai loupé beaucoup, des photos à developper. On ne m'a même pas laissé essayer le préalable : le traitement des négatifs. Je n'ai pas assez pratiqué pour arriver jusque là.  J'aimais le huis clos sombre du laboratoire, la promiscuité avec celui qui était là  -  on le faisait à deux -, l'intimité de la photo...