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Articles

Affichage des articles du juin, 2022

La leçon manquante

Un jour, j’ai eu une révélation. Un « breakthrough » comme disent les anglos-saxons. Une fulgurance qui a assemblé ma vision du monde, y a mis des mots et du sens.   C’est la définition de la complexité par Edgar Morin : « la complexité c’est la coexistence de deux réalités contraires ».  Je sais faire un monde avec ça, en multipliant le nombre de réalités par le nombre de personnes, en le croisant avec le vécu… J’ai écouté des conférences, dans les dernières il a l’élocution d’un vieux monsieur (qu’il est), ses papiers dans Libé pendant le confinement (le premier, le plus sévère) étaient les seuls qui tenaient la route. Sa pensée me nourrit, j’avance avec ses réflexions. Quand j’ai quitté le cabinet, un proche m’a offert « leçons d’un siècle de vie » paru en 2021. Nous parlions régulièrement de Edgar Morin tous les deux, il avait eu le livre à Noël, je lui avais demandé de me le passer une fois terminé, il me l’a offert quand je suis partie....

Histoire d'un sac à dos

Désert du Thar, 1997 J’ai acheté mon sac à dos en 1987, quand je suis partie pour mon premier voyage à 16 ans en Israël et Palestine. A l’époque c’était un objet de luxe, je l’avais eu pour mon anniversaire, il valait 600 francs, une fortune. Il était magnifique, je n’avais pas eu d’objet qui faisait autant ma joie à l’époque (sauf peut-être la collection des 8 tomes de « la petite maison dans la praire » un peu plus jeune encore).   Ce sac à dos, de la marque Millet rose et bleu, était ce qui se faisait de plus technique, il avait une poche en haut sur le rabat et à l’intérieur et c’est tout. Un long sac avec une sangle ventrale (rien sur la poitrine) et les bretelles étaient réglables.  Il était à moi.  Un sac à dos c’est synonyme de voyage.  C’est synonyme d’autonomie. Mon autonomie, mes voyages. Il ne m’a plus quitté. Il a fait tous mes voyages pendant toutes ces années. Les grands voyages l’été dans les conditions extrêmes, les plus petits dans l’année...

Petites séries à déguster

Foodie Love de Isabel Coixet J’en consomme b eaucoup, plus que je n’en regarde. C’est parfois un bruit de fond le soir dans mon lit, quand je lis, quand je discute, quand je ne regarde pas justement, un film. Il y en a peu que je regarde vraiment, en rentrant dedans, en aimant les personnages, en dégustant l’histoire, épisode par épisode, en la consommant avec grande modération, voire avec parcimonie. Celle-là en fait partie. Elle se déguste au propre comme au figuré. Je me suis délectée des dialogues, de l’histoire ni mièvre ni classique. Romantique peut-être, réaliste surtout. Rien qui ne se finit en « ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants ». Dans la réalité d’ailleurs, c’est là que ça commence vraiment. Avant c’est (presque trop) facile. Foodie love est l’histoire d’une rencontre, c’est l’histoire d’une relation qui y va doucement, qui naît dans la tranquillité, qui se tisse à chaque mot, à chaque phrase, à chaque attention, une relation s’installe entre deux person...