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Articles

Affichage des articles du janvier, 2021

Les femmes lisent, les hommes en parlent

Les lecteurs sont des lectrices. Le lectorat de Lire magazine littéraire  (Baptise Liger, rédacteur chef me l'a écrit dans sa réponse à mon courrier) est majoritairement féminin. En 2017, une étude montre que les lecteurs sont à 70% des femmes. Elles achètent des livres, elles vont à la bibliothèque, elles se les passent entre elles (j'adore passer à une copine un livre que j'ai aimé), elles en offrent (90% des cadeaux que je fais). Et pourtant les émissions phares à la télévision sont animées par des hommes. Pas étonnant qu'ensuite la sélection est majoritairement  des romans ou des ouvrages écrits par des hommes.   En faisant du rangement, je suis (re)tombée sur un dossier de Lire magazine littéraire publié en octobre 2020 : "en plein dans le PAF", comment les livres sont promus par les médias au travers des émissions. collage // Le point central de ce dossier est que depuis la disparition d'Apostrophes rien ne va plus : " trente après sa disparitio...

Compter#3 - réponse du magazine qui fut un jour mon préféré

  Le 22 décembre j'ai écrit au courrier des lecteurs de Lire Magazine littéraire, agacée par le numéro  de décembre les 100 livres de l'année.  J'ai publié ici (et sur Linkedin une version un peu édulcorée) la lettre que je leur ai adressée. J'ai reçu un réponse du "rédac chef", Baptiste Ligier le 25 décembre à 16h12. D'abord, je n'aime pas ses éditos, je les trouve mous, et sans intérêt, d'une certaine manière ils ne retracent que le sommaire... Faire un édito est un art, au delà du sommaire et de l'air du temps, il fait donner le fil rouge du magazine, les choix faits et parfois "problématiser". Peu d'éditos valent la peine. Ceux de François Busnel, quand il était à la tête de Lire  - étaient des pépites... Et  depuis son départ, je lis évidemment América (et il a ya a dire sur le traitements du  sujet homme/femme dans ce magazine aussi!), mais surtout les grands thèmes de Lire sont devenus beaucoup moins interessants (qui s...

Vivre au féminin : les choix ont un coût

  "Quand une femme doit trouver une nouvelle façon de vivre et s'émancipe du récit sociétal qui a effacé son nom, on s'attend à ce qu'elle se déteste par-dessus  tout, que la souffrance la rende folle, qu'elle pleure de remords. Ce sont les bijoux qui lui sont réservés sur la couronne du patriarcat, qui ne demande qu'à être portée. Cela provoque beaucoup de larmes, mais mieux vaut marcher dans 'l'obscurité noire et bleutée que choisir des bijoux de pacotille." Le coût de la vie -  Deborah Levy C'est effectivement l'histoire d'une femme qui change de vie, une écrivaine qui quitte sa maison, son mari, garde ses deux filles (grandes) et qui le vit bien. On ne sait pas pourquoi elle part - peu importe d'ailleurs - elle se crée sa nouvelle façon de vivre, cherche un nouvel équilibre centrée sur ce qu'elle veut/peut, qu'elle trouve (vite). Sa nouvelle vie - chaque jour nouvelle - est plus créatrice, moins routinière, plus libre au...

Et que la vie se montre à nouveau

Tibet - Mineral animal  - Vincent Munier, Sylvain Tesson //    Se tenir à l'affut, c'est accepter qu'il ne se passe rien, Il fait froid, on respire mal, on se tait, on se camoufle, on s'annule, on finira par oublier sa propre présence, vertu suprême. On attend l'animal et, contre le  dogme du  "tout, tout de suite" il conviendra de préférer le  "peut-être, jamais" (...) En voyage, l'espace défile et les jours se succèdent avec leur lot d'imprévus.  A l'affut, c'est le temps qui imprime ses infimes nuances. L a lune se lève, un rapace trace sa boucle dans le ciel, une colonne de poussière monte, un mammifère apparaitra peut-être. Rien n'est moins sûr. Parfois, seul le silence s'offrira à notre patience. la récompense se tiendra dans l'attente elle-même. Quand on aime passionnément la vie, on n'exige pas qu'elle se montre.   Tibet animal minéral -  Sylvain Tesson sur des photos de Vincent Munier   Le parallèle es...

Deux mille vingt et unes ruptures

Collage du dimanche soir C’est étonnant comme ces derrières années le mot rupture (et surtout son adjectif disruptif) est devenu à la mode, en particulier dans nos environnements professionnels. A la mode, et porteur de positif, d’un imaginaire et d’implicite de l’ordre du magique qui résoudrait (presque) tout. C’est extrêmement étonnant à plusieurs titres. D’abord, quand on y pense, dans la vie tout ce qui se rapporte à la rupture véhicule une sémantique et un univers qui n’est pas ce qui est prévu, qui apporte des chamboulements, du désordre, des difficultés, voire du malheur. Que ce soit la rupture amoureuse, (et son corolaire le divorce), la rupture d’anévrisme, la rupture conventionnelle, la rupture de la branche (sur laquelle on est assis…), le point de rupture en étant l’extrême limite. Dernièrement la rupture de mon équilibre au ski de fond (puis-je dire un équilibre disruptif ?) a entrainé de façon quasi systématique ma chute. Rien de positif dans cette expérience. A tout ...